Le secteur touristique est un pilier de l’économie tunisienne. Mais il a été sinistré par la révolution et les attentats terroristes. Pour cette raison, le Conseil d’analyses économiques a dressé, dans son plan de relance économique 2019/20, une batterie de mesures.
Ainsi, la même source a dévoilé que le secteur du tourisme contribue pour 6,6% au PIB en 2016 contre 9.8% en 2010. Il emploie 206 500 personnes directes en 2016 contre 290 000 en 2010. Ainsi, sa contribution aux exportations a régressé de 15% en 2010 à 8% en 2016.
N’empêche que ce secteur souffre de plusieurs faiblesses. Il s’agit principalement de la faible diversité de son offre de produits, la prédominance de l’hôtellerie dans son offre d’hébergement et la forte domination de l’Europe dans la distribution. Il s’agit également de la fragilité financière de nombreuses unités hôtelières, la faible accessibilité du pays et un retard dans l’adoption des NTIC.
Et pourtant, la reprise du secteur du tourisme est là. Et plusieurs marchés classiques sont de retour. Néanmoins et en dépit de l’amélioration constatée en 2018, les recettes touristiques exprimées en euros sont bien en deçà de leur niveau d’avant la révolution. Selon les données de la BCT des neuf premiers mois de 2018, ces recettes ont atteint 1014 millions d’euros, soit en nette hausse par rapport à 2016 et 2017 mais en deçà de 2010 où elles étaient de 1400 millions d’euros.
Face à cette situation, le Conseil d’analyses économiques a recommandé la mise en place d’une stratégie en urgence basée sur six axes majeurs.
Stratégie de relance du secteur du tourisme tunisien
La même source a indiqué que des mesures de court terme doivent être épaulées par des réformes en profondeur. Et ce, afin de réussir la transition vers un modèle en phase avec les standards internationaux du secteur du tourisme. Ces réformes feront l’objet d’un Pacte sectoriel sur le tourisme. Voici les six mesures de relance préconisées.
- Mettre en oeuvre un plan marketing ambitieux reposant sur des objectifs quantitatifs par marché. Dans le cadre de ce plan, il faut développer une identité régionale débouchant sur la régionalisation de la promotion. Il s’agit d’une marque pour chaque région principale.
- Créer le cadre institutionnel requis en adaptant la gouvernance touristique aux exigences du tourisme moderne. Et ce, à travers l’amélioration du management des projets par une séparation entre la gestion et le patrimoine, d’une part. Et d’autre part, par le renforcement du rôle des instances organisationnelles en vue de mieux accompagner le processus de modernisation. En outre, mettre en place des labels de type «hôtel de charme», identifier des parcours et itinéraires et les valoriser, soutenir et encadrer le réseau des «chambres et maisons d’hôtes», contrôler fiscalement les offres sur les plateformes AirB&B et autres.
- Accélérer la mise en place des recommandations du Livre Blanc. Et ce, pour sauver une partie importante du tissu d’entreprises et de permettre aux entreprises du secteur de dégager des marges de manœuvre financières pour les développements futurs.
- Construire un tourisme Web compatible. Car le recours aux TIC est devenu incontournable pour améliorer l’attractivité du site Tunisie. Cela pourrait se faire à travers la présence des unités sur les centrales de réservation en ligne.
- Améliorer l’accessibilité de la destination Tunisie via la restructuration de la compagnie Tunisair et l’accélération de la mise en place de l’open sky.
- Mettre à niveau le parc de moyens de transport terrestre pour garantir la réussite de la politique de diversification.