Le taux de croissance enregistré en 2017 avoisine les 2.3% après deux années de croissance molle autour de 1%. Conséquence directe des climats social et sécuritaire qui ont fortement affecté les performances du secteur des phosphates et du tourisme. Quelle analyse peut-on donner ?
Selon Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil, la croissance du PIB tunisien en volume a atteint +2,6% en glissement annuel (g.a.) au troisième trimestre 2018 (T3 2018). Contre +2,8% en g.a. au T2 2018.
L’analyse des contributions sectorielles à la croissance du PIB (à prix constants, base 100 en 2010), indique un ralentissement de la croissance.
Hassen Zargouni expose les ralentissements sectoriels
Ce ralentissement est dû à la baisse de l’activité dans le secteur des industries chimiques (-8,5% en g.a. au T3 2018, contre +4,94% en g.a. au T2 2018).
Et dans une moindre mesure par le ralentissement de l’activité dans des secteurs porteurs au T2 2018. Il en est ainsi de l’agriculture et de la pêche (+8,3% en g.a. au T3 2018, contre +8,9% en g.a. au T2 2018).
Celui des industries agro-alimentaires (+0,1% en g.a. au T3 2018, contre +2,4% en g.a. au T2 2018), le secteur des services de l’hôtellerie et de la restauration (+8,9% en g.a. au T3 2018, contre +11,5% en g.a. au T2 2018).
Et enfin les activités de services de poste et télécommunication (+2,1% en g.a. au T3 2018, contre +3,2% en g.a. au T2 2018) ».
La production moyenne de pétrole a ainsi atteint 37 500 barils par jour au T3 2018
L’activité dans le secteur de l’extraction de pétrole et gaz naturel a progressé fortement au T3 2018 (+8,5% en g.a., contre -1,4% en g.a. au T2 2018) ». Ceci a diminué l’ampleur du ralentissement global de l’activité
Autrement dit, la production moyenne de pétrole a ainsi atteint 37 500 barils par jour au T3 2018. Par contre elle était de 33 700 barils par jours durant la même période en 2017. Elle reste toutefois très inférieure à celle de 2010 (70 000 barils produits par jour).
Hassen Zargouni: « Le pays résiste avec une croissance positive »
En conclusion, la plupart des secteurs en Tunisie ont subi un ralentissement de la croissance au T3 2018. La reprise de l’activité dans le secteur de l’extraction de pétrole et gaz naturel n’a pu compenser ces évolutions.
Il conclut: »Le pays résiste avec croissance positive grâce à la diversité de son économie. Et à chaque phase critique un secteur émerge pour sauver la situation. Un jour c’est l’agriculture, un autre les industries manufacturières, ou encore les industries minières et chimiques. Aujourd’hui ce sont les hydrocarbures, demain le gaz du puits Nawwara, etc.
La reprise de la croissance ne peut être réalisée qu’avec le travail et la productivité pour plus de compétitivité. C’est ce qui permettra une croissance suffisante et assurée sur le moyen et long terme.