Le réseau tunisien de la pêche artisanale durable RTPAD regrette la décision de l’administration des pêches de mettre fin à l’application de certaines dispositions de la loi réglementant la pêche au chalut.
Le réseau tunisien de la pêche traditionnelle durable condamne, entre autres, les décisions prises par l’administration et l’UTAP (syndicat de l’agriculture et de la pêche), dans un communiqué rendu public.
Le golfe de Gabès est l’une des régions les plus riches de la Méditerranée en termes de biodiversité. Mais plus encore, une région connue comme étant l’une des zones de pêche les plus importantes de la Méditerranée, car ses eaux sont peu profondes sur de vastes distances allant jusqu’à 250 km de la côte à certains endroits pour atteindre une profondeur de 200 m.
Ainsi, le milieu marin fournit les conditions nécessaires à la prolifération et à la croissance de plusieurs espèces marines, en particulier autour des côtes des îles de Kerkennah. Les spécialistes du golfe de Gabès l’appellent donc la pépinière de la Méditerranée.
Par ailleurs, en réponse aux pressions exercées par les pêcheurs illicites sur la durabilité du secteur de la pêche, le Réseau tunisien de pêche artisanale durable (RTPAD) exprime son attachement aux mesures de protection du golfe de Gabès.
Le Réseau exige que ces mesures ne soient pas contournées, en particulier :
- L’obligation d’équiper les chalutiers de balise VMS permettant la surveillance de leurs activités au golfe de Gabès.
- L’interdiction du passage des chalutiers dans une zone de protection de la pêche artisanale située à l’ouest de la ligne reliant Ras Bourmada de la région d’Al-Shafar et Ras Al-Raml de la région de Djerba. Ce qui est facile à verbaliser par le dispositif de repérage par satellite VMS.
- L’interdiction de la pêche au chalut dans des profondeurs inférieures à 50 mètres dans la région du golfe de Gabès (sud de Ras Kaboudia), en tenant compte des dispositions prises pour l’organisation de la campagne de pêche à la crevette. Cela inclut la zone de pêche connue par les Italiens sous le nom de « Mamloni ».
- Les petits pêcheurs sont inquiets de la fragilité du secteur. Ils appellent les acteurs nationaux et internationaux à s’opposer à la campagne organisée visant à détruire les moyens de subsistance de quelque 40 mille familles de la région, ouvrant ainsi la porte à l’accaparement des richesses halieutiques et à la destruction des écosystèmes du golfe de Gabès pour en faire une région déserte incapable de remplir son rôle historique en Méditerranée.