L’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) tient actuellement les 7 et 8 décembre son 3ème congrès national de lutte contre la corruption à Gammarth. L’événement se tient en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (Bureau de Tunis). Tous les intervenants ont affirmé la nécessité de continuer la lutte contre la corruption en Tunisie.
Lors de son intervention, Chawki Tabib, président de l’INLUCC, a affirmé que la lutte contre la corruption a contribué à la création d’une opinion publique hostile à la corruption . Dans le même contexte, il a fait savoir que les expériences internationales ont affirmé ce constat.
Cela n’arrange pas les corrompus d’après lui. Par ailleurs, il a fait savoir que l’Instance utilise les normes internationales dans ses démarches. Cependant Chawki Tabib a considéré qu’il existe encore un chemin à parcourir car la Tunisie peut être leader à l’échelle arabe et africaine dans le domaine de la lutte contre la corruption. Il a recommandé la publication des textes d’application relatifs au projet de loi y afférent. « Il n’est pas possible de faire une loi pour la protection des dénonciateurs de corruption sans des décrets d’application », regrette-t-il. Le même problème se pose pour la loi relative à l’accès à l’information, fait-il savoir.
La lutte contre la corruption gagne du terrain
Chawki Tabib a indiqué qu’il existe un manque au niveau de la mobilisation et l’unification des efforts en matière de lutte contre la corruption. Les parties prenantes en matière de lutte contre la corruption doivent se réunir périodiquement alors qu’ils ne se rencontrent que dans le cadre de ce congrès annuel. « Je constate qu’il existe un certain éparpillement des efforts » regrette-t-il.
La Tunisie est le seul pays arabe dont les indice de lutte contre la corruption s’améliorent. Cependant, d’autres pays africains avancent en la matière est ont pu réaliser une croissance économique grâce à cela fait-t-il savoir. Il s’agit de Botswana, Cap-Vert, Rwanda et Ethiopie. L’investissement dans la lutte contre la corruption est un investissement fructueux, lance-t-il . L’intervenant a fait savoir que l’Instance va publier prochainement son rapport annuel avec tous les chiffres.
La lutte contre la corruption en Tunisie est l’affaire de tout le monde
Taieb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe, a affirmé que la corruption n’épargne aucun secteur. La lutte contre la corruption en Tunisie est une responsabilité collective en Tunisie, lance-t-il. L’intervenant a souligné le rôle important des médias pour sensibiliser les Tunisiens à ce problème. Par ailleurs, Taieb Baccouche a affirmé qu’il faut faire la distinction entre la corruption et les fautes graves.
La présidente de l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (Koica) a indiqué que la Koika n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir la Tunisie. Et ce, depuis son arrivée en Tunisie en 1991. Par ailleurs, elle a souligné l’importance de la lutte contre la corruption.
Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, a déclaré lors de son intervention qu’il faut désormais faire des réunions périodiques pour l’évaluation de la stratégie nationale pour la lutte contre la corruption. Le président de l’ARP a indiqué que la lutte contre la corruption en Tunisie s’est transformée en une mission nationale qui engage tout le monde.
De même, il a considéré que la lutte contre la corruption en Tunisie ne peut réussir si elle est sélective. Par ailleurs, il est revenu sur le rôle de l’ARP en matière de lutte contre la corruption. Ce rôle consiste en la participation à l’élaboration de la stratégie nationale contre la corruption et à son suivi. L’ARP a également adopté plusieurs projets de loi qui portent sur la lutte contre la corruption.
Il a indiqué, par ailleurs, que l’ARP a achevé le tri des dossiers des candidats à l’Instance de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Les membres de l’instance seront élus prochainement. Actuellement, l’ARP est en train d’étudier quatre projets de loi qui portent sur la lutte contre la corruption dont l’un est relatif à la Cour des comptes.
Kébir Alaoui, représentant résident du PNUD en Tunisie, a affirmé que la Tunisie fête la Journée mondiale de la lutte contre la corruption par la tenue d’un congrès. C’est l’occasion d’évaluer la stratégie nationale de lutte contre la corruption qui date depuis deux ans, affirme-t-il. Par ailleurs, il a indiqué qu’il est temps que le secteur privé participe à la lutte contre la corruption.