Le fonds Karama a suscité l’indignation de la société civile et de certains partis politiques, notamment en raison des dédommagements envers les victimes de la dictature. Que faut-il penser?
Neila Charchour, militante de la société civile, a souligné : « Lorsque nous vivons sous une dictature et que nous faisons le choix de l’affronter en toute connaissance de cause pour défendre notre citoyenneté, nos droits et nos libertés cela s’appelle du militantisme. »
Selon elle, le militantisme ne s’arrête pas à notre petite personne ou notre petit groupe idéologique. Mais, il cherche aussi à englober les intérêts de tout un peuple, « cela devient du patriotisme », a-t-elle dit.
Et d’ajouter : « Deux valeurs hautement éthiques à condition qu’elles ne soient jamais monnayables. A partir du moment où l’on cherche à les monnayer d’une manière ou d’une autre, on tombe sous la coupe d’un mercantilisme de bas niveau ».
Elle conclut : « Si de surcroît les priorités et les urgences d’un Etat ne le permettent pas, on est carrément dans l’antipatriotisme et l’abus de pouvoir. »
Mme Charchour rappelle qu’en effet l’état de nos dettes, de nos écoles, de nos hôpitaux, de nos infrastructures de nos 1. 700. 000 citoyens en dessous du seuil de pauvreté ne devrait en aucun cas autoriser quiconque à demander une indemnisation quelconque. Elle conclut : « Encore moins lorsqu’ils ont été compensés par l’accès au pouvoir. C’est facile de se proclamer militant et patriote, c’est beaucoup plus difficile de le prouver. »
Il est à noter qu’une manifestation de la société civile, dénommée « Patriotes » aura lieu le 15 décembre à l’avenue Bourguiba, exigeant un plus d’éthique de la classe politique, en rupture totale avec les valeurs patriotiques.