Quel est le projet tunisien pour le 21e siècle ? Quelle est notre vision ? Et puis, avons-nous encore le temps ? Savons-nous et pouvons-nous appliquer les remèdes préconisés ? Avons-nous formé les agents publics ? Avons-nous fixé des objectifs ? Savons-nous communiquer pour avoir l’adhésion, vaincre les résistances, instaurer la confiance et ne plus avoir de lignes rouges ?
Voilà une série d’interrogations lancées par Slim Zeghal, coordinateur des Journées de l’entreprise 2018, à l’ouverture de la 33ème édition des Journées de l’entreprise organisée sur le thème de « L’entreprise et les réformes de rupture ».
La marge de manœuvre s’est encore plus réduite !
Slim Zeghal a prononcé un discours à travers lequel il a essayé d’expliquer le pourquoi de réformer et l’impact des réformes à mettre en place en urgence sur l’entreprise et sur le pays. Pour lui, une réforme est toujours porteuse de changement et de risque.
« Réformer, ce n’est pas plaire non plus. Pour réformer, idéalement, il faut procéder par étapes. Cela a permis au président Bourguiba de réformer le pays sur le plan sociétal, avec en particulier l’éducation, la santé, le planning familial et le statut de la femme », a ajouté Slim Zeghal.
Le coordinateur des Journées de l’entreprise a souligné que le temps perdu nous rattrape avec une marge de manœuvre qui s’est encore plus réduite et des risques qui sont peut-être plus grands.
Slim Zeghal a aussi évoqué certains aspects qui nécessitent une rupture. Rappelant, à titre d’exemple, le déficit de la balance énergétique, il a estimé que l’installation d’une capacité future de 10 GW en solaire et éolien stabiliserait le dinar, mobiliserait des capitaux privés en PPP et développerait un éco-système d’avenir pour le pays.
Pour réussir, il faut « faire »
Pour réussir, Slim Zeghal pense qu’il faut un changement profond d’état d’esprit avec un passage du contrôle a priori au contrôle a posteriori. « Plutôt que tout est interdit et voilà ce qui est autorisé, préférez : tout est permis et voilà ce qui est interdit », explique M. Zghal.
Slim Zeghal a conclu son discours sur une note d’optimisme. Il a appelé l’auditoire à imaginer une Tunisie qui sera un modèle de pays émergent, qui aura réussi sa transition démocratique, qui aura redressé son économie et qui aura apaisé ses tensions internes.