Présentés aujourd’hui, les résultats de l’enquête nationale sur l’inclusion financière en Tunisie ont fait ressortir que seulement 9% des Tunisiens sont des clients actifs dans une institution financière formelle. Et ce, avec au moins 3 transactions mensuelles sur un compte client.
Cette enquête a dévoilé que 61% des Tunisiens sondés sont clients d’une institution financière formelle. Dont 33% d’entre eux possèdent un compte bancaire, 32% un compte postal, 5% des clients d’institutions de micro-finances (IMF) et 2% clients d’’Assurances.
En termes de répartition géographique, l’enquête a démontré que la plus forte inclusion financière. Notamment dans les zones urbaines avec 73% et les zones côtières avec 71%.
En termes de répartition par genre, 71% des hommes font partie de la clientèle d’une institution financière formelle contre 51% des femmes. Pour ces dernières, la Poste joue un rôle important, soit 30% des femmes possèdent un compte postal.
Pour la répartition en termes de zones urbaines et zones rurales, un décalage important a été constaté. D’ailleurs, 65% des urbains sont clients d’une institution financière formelle contre 54% des ruraux. La Poste joue un rôle important avec un taux de pénétration de 34% en zones rurales contre 32% en zones urbaines.
La même source a aussi révélé que l’écart en termes de revenus est très significatif. Pour les hauts revenus (revenu mensuel de ménage supérieur à 1500 DT par mois), le taux de pénétration financière est de 87% opposé à 44% seulement pour les bas revenus.
Inclusion financière: usage des individus
L’enquête nationale sur l’inclusion financière en Tunisie a mentionné que seulement 9% des Tunisiens interrogés sont des clients actifs. Notamment, 6% des femmes sont actives, 5% des ruraux et 3% pour les bas revenus. D’où il a été constaté une véritable exclusion financière de franges entières de la population tunisienne.
Ainsi, 19% des clients bancaires sont actifs contre 9% des clients postaux. Il a été donc constaté que la Poste peut être un levier de l’inclusion financière en Tunisie. Et ce, afin de parvenir à une meilleure intégration de la population sous-couverte (les femmes et les ruraux).
Quant à l’utilisation des moyens de paiement, 17% des Tunisiens utilisent au moins une fois par mois celui se substituant au cash. Notamment avec 12% d’utilisation de carte bancaire, 4% de carte postale, 4% de chéquier et 33% de virements. De ce fait, l’utilisation exclusive de cash pour les transactions financières de la vie quotidienne est prépondérante en Tunisie. Et ce, dans tous les segments de la population.
Seulement 16% des Tunisiens ont accès à un financement-crédit formel au cours des 12 derniers mois, contre 66% ont un accès à un financement-crédit informel.
Ce phénomène est aussi présent pour l’épargne. Avec 17% des Tunisiens qui déclarent avoir épargné dans un compte épargne rémunéré dans une institution financière formelle et 2% pour les assurances.
Concernant les transferts d’argent, l’enquête a dévoilé que 45% des Tunisiens ont utilisé un service financier formel. Et seulement 3% ont utilisé un service financier via un téléphone mobile.
Au final, pour l’inadéquation entre l’offre et la demande, seulement 38% des Tunisiens sondés considèrent que le coût des services financiers est accessible. Et 37% le considèrent adapté à leurs besoins.
Méthodologie
Au fait l’enquête nationale sur l’inclusion financière en Tunisie est sur 22 indicateurs définis avec les parties prenantes. A savoir, l’usage, l’accès, la perception des services…
L’échantillon est de 6250 ménages visités en entretiens face à face répartis dans 7 régions du pays. Et ce auprès des adultes de 18 ans et plus. L’enquête est réalisée par le ministère des Finances en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et européennes, la BEI, le cabinet de consulting ADA, avec le soutien de plusieurs parties prenantes, à savoir la BCT, l’INS, l’IACE….