La Banque mondiale (BM) a présenté, aujourd’hui, les conclusions de deux rapports qui appellent à investir davantage dans les populations pour garantir la croissance de demain.
Ainsi, ces rapports plaident en faveur de l’accroissement des investissements dans la santé et l’éducation et de l’amélioration des systèmes de protection sociale et des conditions essentielles. Et ce pour s’adapter aux mutations induites par la technologie et saisir les occasions qui en découlent.
« Le travail en mutation »
Le Rapport de la BM sur le développement dans le monde 2019, intitulé « Le travail en mutation », a démontré démontre que les technologies numériques renforcent la demande de compétences cognitives avancées, d’aptitudes socio-comportementales et de capacités d’adaptation sur les marchés du travail.
Par ailleurs, l’économie numérique -en particulier par l’intermédiaire des plateformes en ligne- offre la possibilité de créer davantage d’emplois.
En outre, comme la localisation des emplois importe moins aux plateformes numériques, elles offrent des débouchés dans les régions moins développées.
Néanmoins, pour tirer parti des possibilités offertes par l’économie numérique mondiale, le rapport a démontré que les pays de la région MENA devront étendre l’accès au haut débit et aux paiements numériques. Et ce pour permettre à tous leurs citoyens de bénéficier des avantages de la technologie.
Ainsi, ce rapport s’est focalisé sur le nouvel indice du capital humain. Cet indice permet aux pays de mesurer l’impact de leurs investissements dans la santé et l’éducation de leur population sur la productivité future.
Or, les pays de la région MENA sont moins bien classés que leurs pairs. Et ce à cause de la faiblesse des résultats de l’apprentissage.
« Bien que ces pays consacrent une part importante de leurs budgets à l’éducation. Et qu’ils aient accompli des progrès remarquables en matière d’accès à l’éducation. Mais les jeunes diplômés ne disposent pas des compétences recherchées sur le marché du travail. Aujourd’hui, les titulaires d’un diplôme universitaire sont plus susceptibles d’être au chômage que des personnes moins qualifiées. C’est ce qu’a expliqué Ferid Belhaj, Vice-président de la BM pour la Région MENA.
Dans ce sens, il a ajouté que: « La stratégie de la BM pour cette région vise à mieux équiper les jeunes d’aujourd’hui et de demain pour l’avenir. Et ce de manière à ce qu’ils puissent réaliser leurs ambitions. Et ils contribueront au cycle vertueux du développement durable de leurs pays ».
Recommandations
Il a été constaté que si les pays de la région MENA améliorent leurs systèmes éducatifs et créent un environnement propice aux innovations numériques, la révolution technologique peut être un puissant moteur de croissance et de création d’emplois.
Ceci exige, selon la BM, l’adaptation des systèmes de protection sociale aux évolutions de la nature du travail. Pour ce faire, le rapport a recommandé la nécessité de nouvelles formes de protection sociale pour tenir compte du développement continu des compétences et de changements d’emploi plus fréquents.
« Indépendamment des progrès technologiques, l’informalité restera une caractéristique prédominante des économies de la région MENA. Environ 60 % des travailleurs en Tunisie et 70 % au Maroc occupent toujours des emplois informels à faible productivité. Et ils recourent peu à la technologie et sans aucune protection sociale. C’est en améliorant l’accès à la technologie et en adaptant leurs systèmes de protection sociale que les pays pourront mieux faire face au problème actuel de l’informalité. Tout en se préparant à l’économie de demain ». Selon Marie-Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la BM pour le Maghreb et Malte.
« Ambitions et aspirations : un nouveau cadre pour l’éducation à la région MENA »
L’autre rapport de la BM est intitulé « Ambitions et aspirations : un nouveau cadre pour l’éducation à la région MENA ». Il a incité les décideurs à bannir la répétition et la mémorisation. Il les a incités également à privilégier les aptitudes prisées dans la nouvelle économie numérique. A savoir la pensée critique et la résolution de problèmes. Et ce pour que l’éducation devienne un important accélérateur de croissance.
Pour ce faire, le rapport a préconisé d’accorder un intérêt particulier à l’apprentissage et d’inciter le développement des compétences. Il a préconisé aussi d’élaborer un pacte rassemblant toutes les composantes de la société. Et ce autour de la mise en œuvre des réformes nécessaires.