Depuis la prolifération de l’anarchie islamiste en Libye en 2011, il ne se passe pas d’année sans que des bateaux turcs surchargés d’armes et de munitions ne soient saisis dans les ports libyens. On imagine le grand nombre de bateaux qui passent par les mailles du filet et livrent leur cargaison mortelle à ses destinataires. Le dernier bateau en date a été saisi le lundi 17 décembre au port d’el Khoms dans l’ouest libyen.
D’après un communiqué de l’armée libyenne qui a effectué la saisie, « les munitions de ces cargaisons comprennent plus de 4,2 millions de balles, soit une quantité suffisante pour tuer 80 % de la population libyenne. Mais aussi des pistolets, des fusils et leurs accessoires, notamment des silencieux généralement utilisés pour perpétrer des assassinats. Ceci est la preuve que ces armes ont été livrées pour être utilisées dans le cadre d’opérations terroristes dans les territoires libyens. »
Mais a-t-on vraiment besoin de preuves pour savoir à qui est destinée une cargaison d’armes envoyée par le régime islamiste turc ? A-t-on réellement besoin d’un dessin pour que les intentions d’Erdogan, ses objectifs et sa stratégie soient expliqués aux citoyens de Syrie et de Libye ? Des millions de citoyens de ces deux pays font face depuis près de huit ans à la mort, à la destruction et à l’anarchie. Ceci, à cause, entre autres, de la politique du régime islamiste turc qui ne semble pas prêt à lâcher les pays arabes. Alors qu’il devrait se pencher sur la multitude de problèmes économiques, sociaux et politiques sous lesquels croule la Turquie.
La Turquie est-elle responsable de la propagation du terrorisme ?
Le régime turc est une véritable malédiction pour les millions de Syriens et de Libyens. Ceux-ci n’auraient pas vécu avec une telle intensité l’enfer terroriste sans l’aide multiforme et le soutien sans faille d’Erdogan. Une aide à tout groupe qui se réclame de l’islam, déclare impies les autorités en place et prend les armes pour les renverser.
Tout le monde sait que sans l’aide logistique, politique et militaire de la Turquie islamiste, les groupes terroristes n’auraient pas pu proliférer avec la rapidité d’un cancer dévastateur dans le corps arabe.
Certes, les Américains ont utilisé le phénomène terroriste et l’ont manipulé à leur guise en Syrie. Mais sans le déferlement, par dizaines de milliers, des hordes terroristes à travers la frontière turque, les Américains n’auraient pas eu l’« atout » terroriste entre leurs mains et ne l’auraient pas joué ad nauseum contre le peuple et le régime syriens après l’avoir expérimenté en Irak.
Mais, visiblement, ce n’est pas seulement les cargaisons d’armement qu’Erdogan envoie en Libye, mais les terroristes de Daech et d’Annusra. La vie de ceux qui ne sont pas morts est en danger en Syrie, et il y a des pays, dont la Turquie, qui ont d’évidents intérêts à les protéger et à les utiliser ailleurs. Et la Libye, du point de vue d’Erdogan, est l’endroit idéal pour les terroristes.
Pourquoi la Libye ?
Pourquoi ? D’abord pour empêcher toute stabilité en Libye qui ne soit pas basée sur une prise du pouvoir par les islamistes. Ensuite, parce que la Libye a des frontières communes avec trois pays (Egypte, Tunisie et Algérie). Erdogan ne désespère toujours pas de les transformer en « wilayas islamistes » qui obéiraient au doigt et à l’œil à la nouvelle « Sublime porte » établie à Ankara.
Dans son communiqué, l’armée libyenne « exige que le Conseil de sécurité de l’ONU et la Mission des Nations unies en Libye condamnent la République turque et ouvrent immédiatement une enquête sur ces livraisons d’armes ». Que peut faire l’ONU contre un régime fanatisé, atteint de la folie des grandeurs et qui rêve de ressusciter l’empire ottoman avec l’aide des Frères musulmans et du terrorisme islamiste ? Pas grand-chose.
Ce n’est pas à l’ONU qu’il faut adresser des appels, mais aux peuples arabes. Au vu de ce qu’ont enduré et endurent encore les Syriens et les Libyens, les peuples arabes sont appelés à se méfier comme de la peste de tout ce qui vient de la Turquie d’Erdogan. Cargaison d’armes, terroristes et même produits de consommation qui, comme c’est le cas en Tunisie, visent à déstabiliser la balance commerciale en prélude à la déstabilisation du pays.
Le bateau saisi est bien turc, venant de Turquie. alors pourquoi essayer de défendre l’indéfendable?
La Turquie de Merdogan veut affaiblir les pays arabes, l’un après l’autre pour les occuper sous le couvert de l’islamisme, en vue de ressusciter l’empire ottoman.