Il faudra maintenir le cap. Malgré tout. C’est ce que l’on pourra retenir de l’adresse du Nouvel an du Président Mohamed Béji Caïd Essebsi. Il a appelé les Tunisiens à être au rendez-vous d’importants défis. Et notamment celui de la réussite des élections de 2019.
L’année 2019 fait l’objet selon toute évidence de craintes dans l’opinion. La situation politico-économique du pays ne suscite pas beaucoup d’espoirs. Et l’année 2018, comme on nous l’a répété, ne sera pas la dernière année difficile pour la Tunisie.
Pas plus tard que le 28 décembre 2018, le chef de l’Etat a réuni les principaux protagonistes du paysage politique et social tunisien pour leur faire entendre raison quant à la situation dans laquelle se trouve le pays.
La traditionnelle adresse du Président de la République au peuple, à l’occasion du Nouvel An, prononcée le 31 décembre 2018, ne pouvait, à ce titre, qu’intéresser les Tunisiens. Une adresse au cours de laquelle il n’a pas manqué de faire un constat amer.
Rappelant les maux dont souffre le pays comme la cherté de la vie, la perte du pouvoir d’achat, le chômage et le décès d’un confrère (Abderrazak Rezgui) à Kasserine. Exprimant également une réelle empathie à l’égard d’une bonne partie de la population tunisienne dans ce cas. Un passage où il a parlé- tout le monde l’aura constaté- avec une certaine amertume.
Le président Mohamed Béji Caïd Essebsi s’est cependant dit optimiste pour l’année 2019 qu’il a qualifiée de décisive pour l’avenir du pays. Une année qu’il faut accueillir avec de surcroît de responsabilité. Ne verra-t-elle pas la tenue des élections législatives et présidentielle?
Des élections qui ne pourraient pas se tenir dans un bon climat, tant que l’on n’aura pas réussi à compléter la composition de la Cour constitutionnelle et à élire un président pour l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), comme à compléter, pour elle aussi la composition.
Sur les devants de l’actualité mondiale
Le chef de l’Etat a, dans le même ordre d’idées, prévenu quant à la participation à ces élections. Une forte abstention ne servirait pas le train démocratique dans lequel s’est engagé le pays. Comme elle ne permettrait pas, sans doute, d’en finir avec le morcellement du paysage politique. Un morcellement qu’il faudra certes accepter, mais qui rendrait le pays instable. Le chef de l’Etat ne l’a pas dit précisément. Mais, c’est là du reste une lecture que nous pouvons faire de la réalité du terrain politique tunisien.
Une forte abstention ne pourrait que fragiliser, en outre, des élus qui n’ont pas toujours bonne presse. Avec par exemple la pratique du « tourisme parlementaire », les absences sur les bancs de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ou encore les disputes où certains en sont quasiment arrivés aux mains.
Autres défis cités par le chef de l’Etat : l’organisation par la Tunisie, en 2019, du Sommet des chefs d’Etat de la Ligue des Etats arabes et l’organisation, en 2020, du Sommet de la Francophonie. La préparation de ce dernier devra se faire en 2019.
Deux sommets qui vont mettre la Tunisie sur le devant de l’actualité mondiale.