Un thé au Sahara. Rassurez-vous, cela n’a rien à voir avec le film de Bernardo Bertolucci tout juste parti pour un monde meilleur.
Avec « Le dernier Tango à Paris », « Le dernier empereur », pour ne citer que les œuvres les plus connues, le brillantissime et prolifique cinéaste italien aura de belles traces…Une façon de dire que les chemins qui mènent à l’UMA passent par ce Sahara occidental de toutes les frustrations.
Comme on aurait pu dire que tous les chemins qui mènent à la construction maghrébine tant fantasmée mais jamais aboutie, passent par Alger en bifurquant par Tindouf….Depuis plus d’un demi-siècle que cela dure.
Dans deux mois, on célébrera les trente ans de l’UMA, sauf que quand ça tousse à Al Mouradia, siège de la présidence algérienne, ça éternue au-delà. On ne badine pas avec le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes cher à ce bon vieux Woodrow Wilson ; et ça n’a pas bougé d’un iota. Ah si en ce qui concerne l’UMA, tous les chemins pouvaient mener à…Rome.
Il faudra bien qu’on y parvienne, même si cette UE qu’on cite souvent en exemple, bat de l’aile et que dans cette Afrique qu’on a tendance à prendre souvent de haut, on a très vite compris le prix de la désunion, surtout quand elle est économique…
On se rappellera au souvenir de Zeralda et de Marrakech et on récitera la Fatiha sur la tombe d’une union victime des humeurs changeantes de dirigeants soucieux de l’idéal maghrébin uniquement sur le papier.
Il semble en tout cas que Taieb Baccouche, actuel Secrétaire général de l’organisation, ait trouvé l’une des pièces manquantes au puzzle. Venu récemment à Tunis pour prendre part à la réunion des gouverneurs des Banques centrales maghrébines, il a redit à des argentiers acquis à la cause que la réunion de Tunis ne peut que faire avancer un processus de construction maghrébine. Balivernes M. Baccouche ! Depuis le temps que l’on parle de phénomènes impulsifs, ce n’est ni aujourd’hui et encore moins demain que la sagesse va prévaloir.
Quand chacun veut viser la…lune… le Maghreb des peuples attendra bien encore quelques décennies supplémentaires…UMA, Ligue arabe et cette quête perdue d’une identité introuvable.
Je me demande d’ailleurs à quoi sert vraiment M. Baccouche à Rabat et que fait M. Ahmed Aboulghaith au Caire, à part d’être dans son pays. Et dire qu’à Tunis on savoure de voir la capitale choisie pour abriter en 2019 le prochain sommet de la Ligue.
Un énième sommet pour quoi faire, alors que les Arabes, et depuis longtemps, se sont mis d’accord pour ne jamais s’entendre. D’après vous, qui décide dans cette Syrie en lambeaux et dans ce Yémen meurtri et vivant presque à l’âge de pierre ? Où se décide le sort des Libyens ? Que l’hypothèse d’une venue à Tunis du président syrien Bachar Al Assad ait été très vite démentie, et après ?
Toujours en avance et bien avant tout le monde, Bourguiba a compris. …On prête à M. Baccouche des intentions présidentielles ; si tel est le cas, je ne serai pas surpris de voir le ministre Jhinaoui prendre le relais comme il l’a du reste fait lorsqu’il a succédé à M. Baccouche à la tête de la diplomatie tunisienne.
Après tout, il ne s’agit pas de faire la fine bouche, même si au vu de l’état des lieux, on sait d’avance que ce sera beaucoup plus un rôle de représentation qu’autre chose.