Invitée sur les ondes radiophoniques, Souad Abderrahim, maire de Tunis, est revenue sur la polémique de l’arabisation des enseignes au grand Tunis.
En clair, il s’agit d’imposer aux marchands la langue arabe sur leurs enseignes. Et ce, en vertu de l’article 39 d’un arrêté municipal datant de 1996.
Puis elle précise : « J’insiste sur le fait que la traduction ne soit pas déformée. »
Souad Abderrahim : « Je ne comprends pas cette polémique sur les réseaux sociaux »
Et d’ajouter : « La mesure date des années 1996, mais elle n’était pas appliquée. Je n’ai fait qu’appliquer une loi déjà existante. Cela dit, je ne comprends pas cette polémique sur les réseaux sociaux. »
En effet, rappelons qu’il y a deux jours, Houda Cherif, militante de la société civile a adressé un message à la maire de Tunis sur les réseaux sociaux. Elle précise : « S’attacher à sa propre langue est un honneur indéniable. Mais s’y attacher exclusivement pour s’y attacher, quand on a déjà accompli d’énormes pas respectables et respectés vers l’avant, est en effet déplorable. »
Ensuite elle poursuit : « Je me permets seulement d’attirer votre attention sur le fait que cela n’est guère la meilleure des décisions. Dans un pays qui ne cesse de se battre pour attirer et gagner la confiance des investisseurs étrangers. Et qui devrait, par conséquent, leur garantir une vie confortable qui répond à leurs besoins et qui respect les critères d’un pays avant-gardiste digne d’accueillir des projets de taille, capables de procurer de l’emploi à ses sans-emploi. »
Faire de Tunis une « Arabia Town » est une énorme erreur que l’histoire retiendra
Mme Cherif met l’accent sur les coûts que la concrétisation de la décision aura. Notamment sur les pauvres commerces, dans cette situation de difficultés économiques particulièrement pesantes.
Elle conclut : « Faire de Tunis une Arabia Town du style China Town serait une énorme erreur que l’histoire retiendra. Cependant, ce qui me fait le plus mal chère Madame, c’est que l’histoire ne va pas seulement retenir cet énorme pas en arrière imposé sur la ville de Tunis au 21e siècle. Mais elle retiendra aussi que cela a été fait par une femme. Un énorme coup au leadership féminin tunisien. »
Enfin, elle conclut : « À la fin et dans l’espoir d’une révision de cette décision qui ne représente aucune des priorités du moment, veuillez recevoir, Madame, mes salutations les plus distinguées. »