C’est du jamais vu depuis l’Indépendance de la Tunisie : la capitale se retrouve avec trois stades non fonctionnels. Alors, on se rabat sur le stade Chedly Zouiten fermé au public depuis 13 ans.
En effet, dans une correspondance officielle adressée à la Municipalité de Tunis, la Fédération tunisienne de football (FTF) se propose de louer le stade Chedly Zouiten pour une durée de 30 ans.
En cas de réponse positive, la FTF s’engage à opérer l’entretien de la pelouse en gazon naturel, conformément aux normes internationales. Une fois les travaux parachevés, l’ancien stade Géo-André servira à accueillir les matchs de l’équipe nationale, ceux des compétitions internationales, à l’instar de la CAN, ainsi que les matchs locaux.
Dans cette perspective, la FTF a également sollicité de la Municipalité de tutelle le dossier technique du stade Chedly Zouiten. La partie technique concerne particulièrement les gradins et les vestiaires, afin d’identifier les obstacles qui empêchent l’exploitation du plus ancien stade de la capitale.
Les stades de la honte
Rappelons que la FTF est confrontée à un vrai casse-tête chinois. En effet, Tunis se retrouve avec trois stades fermés au public. Du jamais vu depuis les années soixante. Un scandale qui démontre la nonchalance et l’incompétence de nos responsables.
Une conséquence inédite est née de cette situation. Le derby tant attendu entre l’Espérance Sportive de Tunis et son rival de toujours le Club Africain, s’est joué dimanche au Stade Ben Jannet à Monastir. Et ce, à huis clos.
Effectivement, et comme nous l’avons récemment révélé sur leconomistemaghrebin.com, dans un article intitulé « Recherchons stade désespérément », le stade olympique de Radès est fermé jusqu’au 20 janvier en cours, à cause de l’état déplorable de sa pelouse.
Même constat déconcertant pour le stade d’El Menzah dont l’état de la pelouse est carrément catastrophique. Et nous pesons bien nos mots !
C’est pour ces raisons que la FTF s’est rabattue sur le stade Chedly Zouiten, anciennement appelé stade Géo-André.
Situé au quartier cossu du Belvédère, ayant une capacité d’accueil de 18.000 spectateurs, cet ancien stade principal de la capitale avait abrité la Coupe d’Afrique des nations en 1965. Il est supplanté depuis par le stade olympique d’El Menzah (construit en 1967) dont la capacité est d’environ 50.000 spectateurs. Puis par le stade olympique de Radès en 2001 qui peut contenir 60.000 spectateurs.
Sauvé par la Révolution
Rappelons que ce stade était déjà dans le viseur du clan Ben Ali depuis les années 2000. Ces prédateurs avaient l’intention de faire illégalement main basse sur le plus ancien stade de la capitale. Pour le raser complètement et faire émerger à la place des appartements luxueux et des villas hollywoodiennes.
Dieu merci, ce stade tant convoité fut sauvé, in extremis, par la Révolution !