La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Mahdia et l’Institut des études stratégiques organisent les 26 et 27 avril 2019, les 5èmes Journées économiques et financières appliquées.
Cette 5ème édition aura pour thème « l’économie informelle dans les pays du Maghreb : une négation de l’Etat ou une condition de sa reproduction ? »
La FSEG de Mahdia et ses partenaires entendent, à travers ces journées, développer une plateforme d’échange entre les jeunes chercheurs, les universitaires confirmés et les acteurs économiques et politiques soucieux des réalités économiques tunisienne et internationale.
Dans une note conceptuelle, les organisateurs de ces journées soulignent que le flou qui continue d’entourer l’économie informelle explique la fragilité des données statistiques. Rendant sa dimension approximative et entraînant des difficultés à sa prise en compte par les politiques économiques.
Economie informelle : 35% du PIB de l’Afrique du Nord
Selon l’OCDE, le poids de l’économie informelle dans le PIB de l’Afrique du Nord est estimé à 38% en 2015. Cette économie offre entre 2010 et 2014, en moyenne, 50% de l’emploi total non agricole dans cette région, avec un maximum au Maroc (70%) et un minimum en Algérie et en Tunisie (40%).
Bien que l’enjeu lié à l’économie informelle soit initialement une question d’ordre microéconomique, les conséquences macroéconomiques sont le plus souvent à l’origine des débats autour des politiques publiques à l’égard de ce phénomène. Celles-ci sont généralement caractérisées par l’ambivalence ou même par ambiguïté. En effet, d’une part les Etats manifestent souvent une forme de tolérance implicite en raison du rôle joué par cette économie dans la création des emplois et des revenus et donc dans la cohésion sociale. D’autre part, les crises au niveau des finances publiques rappellent aux décideurs publics les ressources dont les Etats sont privés.
Compte tenu de son importance socio-économique, la valorisation et la régulation de l’économie informelle est un défi pour les pays du Maghreb. Si l’intégration de cette économie dans l’économie formelle s’avère indispensable, faut-il l’envisager par voie de répression ou en aidant les activités concernées par des mesures d’incitation et d’accompagnement ? Entre la laisser faire et la combattre, y a-t-il un seuil tolérable ?
Suggérer des recommandations aux décideurs politiques
Les 5ème Journées Economiques et Financières Appliquées (JEFA19) seront l’occasion de riches rencontres entre chercheurs et experts multidisciplinaires, maghrébins et internationaux.
Ils aborderont, dans les sessions plénières, les contours de l’économie informelle, les déterminants de l’expansion de l’économie informelle au Maghreb, les sources de financement de l’économie informelle, les impacts macroéconomiques de l’économie informelle et la formalisation de l’économie informelle.
Les thèmes des sessions parallèles sont volontairement assez ouverts pour couvrir plusieurs champs de la recherche en économie et en finance.
Le but final de ces journées consiste, à partir de cadres académiques et scientifiques rigoureux, à définir des politiques et des stratégies pouvant constituer des ébauches de solutions aux vrais problèmes économiques.
Il s’agit notamment d’offrir des opportunités aux chercheurs pour mieux se connaitre et pour initier des collaborations. Notons que les résultats de la recherche sur le thème retenu seront évalués et diffusés.
L’objectif consiste également à un partage d’expériences et la discussion des enjeux afférents à la recherche sociale, économique, financière et environnementale en relation avec les difficultés de la Tunisie et de tout autre pays faisant l’objet desdites recherches.
Cela permettra de suggérer diverses recommandations aux décideurs politiques pour asseoir les réformes nécessaires. Tout en accordant un intérêt particulier aux situations tunisiennes en la matière, les expériences internationales sont d’un grand intérêt.
Rappelons que les débats de la 4ème édition de ces journées se sont intéressés au piège de la dette publique.