Contrairement à plusieurs politologues et analystes, le politologue et le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps) Riadh Sidaoui considère que la polémique actuelle autour du comité de défense des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi n’est qu’une carte électorale qui tombera dans l’oubliette après les prochaines élections. Le politologue affirme dans le même contexte la victoire de Nidaa Tounes et le mouvement Ennahdha pendant les prochaines élections et l’oubli total du dossier des deux martyrs.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, Riadh Sidaoui a considéré que les Tunisiens ont la mémoire courte. À ce égard, Sidaoui a rappelé que le président de la République Béji Caïd Essebsi a promis lors de sa campagne présidentielle en 2014 de dévoiler toute la vérité sur les assassinats politiques des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Et de poursuivre « Cette promesse électorale a permis à BCE de gagner du terrain et plusieurs personnes ont cru au sérieux de cette promesse notamment l’avocate et veuve du militant Chokri Belaid, Me Basma Khalfaoui. Cependant, les choses ont bel et bien changé après les élections et l’ascension de BCE et du mouvement Ennahdha au pouvoir. En effet, BCE a oublié ses promesses et le mouvement Ennahdha et Nidaa Tounes se sont alliés contrairement à toutes les attentes ».
Le dossier des deux martyrs servira à des fins électorales
À partir de ce rappel, notre interlocuteur indique qu’en dépit de l’avancement enregistré dans le procès par le comité de défense des deux martyrs et ses multiples conférences de presse, le sujet tombera de nouveau dans l’oubliette de nouveau après les élections prévues pour 2019. Pour lui, ces élections seront marquées par une nouvelle alliance entre Nidaa Tounes et le mouvement Ennahdha. Il considère que le dossier des deux martyrs est instrumentalisé de nouveau pour des fins électorales. Ainsi, notre invité demeure pessimiste quant à l’avenir du dossier en question.
Interpellé sur la possibilité d’attaques terroristes à l’approche des élections législatives, notre interlocuteur a indiqué que cette possibilité n’est pas à exclure. Riadh Sidaoui affirme l’existence de plusieurs pays qui ne regardent pas la transition démocratique en Tunisie d’un bon œil. Ces pays ont intérêt à détruire la démocratie naissante en Tunisie affirme-t-il. Il suffit de savoir qui finance les terroristes et Daesh conclut-il.