Huit ans après, la révolution tunisienne est-elle une fois de plus dans la tourmente? En tout cas, les Tunisiens espèrent voir le bout du tunnel d’un processus de transition démocratique qui n’en finit pas.
Neila Charchour, militante de la société civile, a rappelé que la liberté d’expression est le seul acquis de la révolution… Surtout au niveau individuel, grâce aux réseaux sociaux. Les médias eux, ne font pas encore un travail professionnel de qualité et neutre, selon elle. Ils sont empreints d’un esprit partisan exclusif et plus adeptes de la mentalité du buzz. PLus que du souci de participer à améliorer le niveau général.
Quant à la liberté d’organisation des manifestations de protestation …. Elle a souligné: « Elle est toujours et encore soumise en pratique à autorisation. Alors que la loi n’exige que la simple information ».
Le droit de grève
Et de poursuivre: « La liberté de faire grève est un droit constitutionnel et universel, mais dont l’UGTT use désormais et en abuse. Pire encore, elle l’utilise comme arme de chantage sans prendre la peine de mieux responsabiliser les travailleurs. Alors qu’il est de son rôle de les éclairer sur leurs devoirs et leur obligation de résultats. On dirait que le salaire est un droit sacré alors que le travail et le rendement ne sont que des faveurs qui ne dépendent que du bon vouloir des travailleurs ».
La construction de la société civile
Elle souligne: « Même si elle est soumise à de plus en plus de contraintes, elle demeure un atout majeur pour l’irréversibilité de notre transition démocratique. Les Tunisiens en prennent de plus en plus conscience ».
Le démantèlement des anciens réseaux sécuritaires et juridiques corrompus
Mme Charchour a ajouté: « Eux aussi finiront par être reconstruits sur de nouvelles bases républicaines, saines, solides et efficientes. Enfin l’Armée nationale est désormais le rempart de la République et elle jouit de la confiance de tous les Tunisiens. Ces résultats en cours d’acquisition et de consolidation ont nécessité du temps, des efforts et des négociations au détriment d’une économie aujourd’hui à la dérive ».
Elle conclut: « L’amateurisme politique et démocratique, la non séparation définitive des pouvoirs et l’absence d’une cour constitutionnelle ont mené à la perte de confiance entre les Tunisiens et leurs gouvernants.Prenons conscience de notre rôle citoyen. Espérons que les prochaines élections seront propices à un nouveau départ et qu’elles apporteront de la jeunesse, du dynamisme et de l’innovation ».