L’année 2019 est une année anniversaire. Souvenez-vous le 17 février 1989, les cinq pays du Maghreb créaient, à Marrakech, l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Une structure qui a suscité alors un réel enthousiasme.
Dans la mesure où l’Union du Maghreb Arabe a toujours constitué une réelle ambition pour les peuples de la région. Une ambition qui remonte bien loin : en 1945 était créé au Caire, et alors que les pays du Maghreb vivaient sous le joug colonial, un Bureau du Maghreb Arabe. Succédant à une Commission pour la libération du Maghreb (1927).
Et en 1945, se réunissaient les chefs des mouvements de libération des pays du Maghreb dans une Conférence. Et en 1948, s’est tenue une réunion des chefs des mouvements nationaux du Maghreb central pour entamer une union du Maghreb.
Où en est l’UMA ?
Mais où en est l’UMA trente ans après le sommet fondateur de Marrakech (1989) ? Force est de constater que le bâti n’a pas été au niveau des ambitions. L’UMA est à ce jour une entité symbolique.
L’année 2019 apportera-t-elle des changements avec l’annonce qui se fait sur une éventuelle rencontre des chefs d’Etat de l’UMA ? L’espoir est permis avec l’effort accompli par le secrétaire général de l’Union, Taieb Bacouche, en vue de hâter cette rencontre.
L’espoir est également permis avec la main tendue du Roi Mohamed VI à l’Algérie en vue d’une réconciliation entre le Maroc et l’Algérie que divise la question du Sahara. La frontière entre ces deux pays, longue de 1740 à 1900 km selon les sources, est fermée depuis 1994.
Tout a été dit sur les méfaits du retard pris dans la concrétisation de l’UMA. Que ce soit sur le plan politique, économique ou social. On estime le non-Maghreb à une perte de 2 points de croissance sur le plan économique pour les cinq pays de la région.
Une réalité qui fait bien mal. D’autant plus que les cinq pays du Maghreb vivent aujourd’hui à l’heure d’une crise économique aiguë. La Libye en est, à ce propos, un exemple patent.
Une Union largement souhaitée
Un récent rapport du Center for Economic and Business Research (CEBR), dont notre confrère Bassem Ennaiefer a récemment rendu compte sur le site de notre magazine (Voir « Quel avenir pour les économies maghrébines ? ») en dit long sur cette réalité.
L’exemple de l’Union européenne qui a toujours réussi, contre vents et marées, malgré ses divisions, à maintenir son cap. Nombre de Maghrébins s’étonnent d’ailleurs du fait que malgré les nombreux facteurs qui unissent les pays du Maghreb, ces derniers peinent encore à construire leur Union. D’autant plus que cette dernière est largement souhaitée par des partenaires étrangers. A commencer par l’Union européenne. Du moins modérément, estiment certains. L’année 2019 verra-telle donc la tenue d’un Sommet des chefs d’Etat de l’UMA ? Qui ne s’est pas tenu depuis 2004.