Le député du Front populaire Fathi Chamkhi a déclaré à leconomistemaghrebin.com que la grève générale du 17 janvier est l’expression de la colère généralisée et totale que vit actuellement la Tunisie, aussi bien sur la plan économique, social et politique.
Pour notre interlocuteur, cette grève générale affirme l’échec de toutes les forces qui voulaient un changement réel et crucial en Tunisie. Comme ceux qui voulaient un retour vers l’arrière ou le maintien du même cap économique et social qui prévalait sous le temps de la dictature. Fathi Chamkhi a considéré que la situation n’est pas simple en Tunisie. Cependant, il est toujours possible de se rattraper. Jusqu’à aujourd’hui, tous les gouvernements ont fait de leur mieux pour assurer un bon climat d’affaire pour les investisseurs ce qui a nécessité plusieurs sacrifices. Cependant, le résultat n’était pas au rendez-vous d’après lui.
Fathi Chamkhi déclare que la politique économique et sociale adoptée depuis une trentaine d’années a fait le bonheur d’une minorité, mais que la majorité des Tunisiens n’a presque rien gagné de cette politique. Pour cette raison, il recommande le changement des priorités sociales et économiques.
Pour lui, la priorité absolue doit être accordée à l’apaisement du climat social. Tout en prenant en considération que le taux d’endettement est devenu insoutenable et la nécessité de préserver les équilibres économiques, il a affirmé qu’atteindre ces objectifs ne doit pas se faire au détriment de la base de la croissance, à savoir l’enseignement public et la santé publique.
« Ce gouvernement n’a pas de jugeote, ce sont de petits comptables, avec tous le respect que je dois aux comptables, pour essayer d’analyser et réfléchir sur les méthodes du changement », accuse notre interlocuteur. Il a considéré qu’il n’existe pas pour le moment un projet national pour la Tunisie. Fathi Chamkhi ne manque pas d’accuser toute la classe politique de gauche comme de droite, de ne pas être à la hauteur des défis actuels. « C’est une classe politique lamentable », lance-t-il.