Les colloques et les séminaires sur la révolution tunisienne n’ont pas encore tout dit. Un nouveau séminaire s’ajoute à la liste déjà longue des séminaires et événements qui traitent du huitième anniversaire de la révolution tunisienne. Il s’agit de « Les Révolutions populaires aux temps néolibéraux : Succès, Echecs et Alternatives ». Il est organisé conjointement par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux ( FTDES) et la fondation Friedrich-Ebert. Le séminaire se tiendra demain 18 janvier, dans l’un des hôtels du Centre ville de Tunis.
Quatre intervenants braqueront la lumière sur ce sujet. Le réalisateur, géographe et membre de l’Observatoire de la souveraineté alimentaire et de l’environnement, présentera une intervention intitulée « Acteurs de la révolution…, oubliés de la révolution ». À travers cette intervention, Habib Ayeb tentera d’avancer quelques réponse à ces questions:
1) Mais où sont donc passés les premiers acteurs de la révolution que sont les ouvriers des mines, les paysans de Sidi Bouzid et les jeunes chômeurs?
2) Ou sont passées les revendications principales de ces acteurs et de l’ensemble des milliers de manifestants qui ont occupé les rues entre le 17 décembre et la 14 janvier, au slogan « du pain, de la justice sociale et de la dignité »?
3) Sommes nous incapables d’imaginer des alternatives politiques, économiques, sociales et écologiques, ou sommes nous devenus complètement sourds aux différents signaux d’alarmes et cris de détresse?
L’écrivain et l’ancien doyen de la Facultés des Lettres, des Arts et des Humanités présentera une intervention intitulée « la Révolution Tunisienne : Rupture et Continuité ». En effet, le conférencier a choisi une méthode qui relie l’histoire du slogan « Le peuple veut faire tomber le régime » à l’histoire de la Tunisie contemporaine et à ses changements fondamentaux, afin d’appréhender le lien entre la dimension culturelle et les promesses en standby de la révolution et pour mettre en exergue les explications de la forme de la continuité ».
« Le printemps arabe : Révolutions aux temps néolibéraux » tel est le titre de l’intervention du professeur universitaire américo-iranien Assef Bayat. L’intervenant tentera de répondre à ces questions : pourquoi les révolutions arabes ont-elles vécu une telle expérience? Comment expliquer la nature des révolutions dans le monde arabe? Sa thèse est que « les événements survenus en Tunisie, en Égypte ou au Yémen étaient des « refo-lutions », ce qui implique plutôt des mouvements de révolution pour forcer les régimes à se reformer ».
De son coté, Messaoud Romdhani,le président du FTDES, présentera une intervention intitulée » Le soulèvement du peuple tunisien: des protestations et l’absence de projets politiques ». Il tentera de répondre à deux questions principales : est-ce que le soulèvement du peuple tunisien était une révolution ou un mouvement social révolutionnaire? Quels sont les impacts de l’absence d’un projet politique sur le processus de transition en cours?