L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) a exprimé sa préoccupation et sa profonde peine pour la Tunisie suite à la grève générale inédite initiée, jeudi 17 janvier 2019, par l’Union générale du Travail Tunisien (UGTT) et touchant tous les services publics.
L’IACE a tenu par ailleurs à préciser que la grève de la fonction publique et du secteur public est un droit constitutionnel qui vient en réponse à un autre dont celui de garantir une vie digne au citoyen tunisien qui vivote depuis des années du fait de la flambée des prix après des années de hausse fulgurante des prix du carburant, des produits de consommation, du transport, de l’éducation, de la santé et de l’immobilier…
L’augmentation des salaires ne va pas résoudre la crise
L’IACE a indiqué, en outre, que bien que la grève générale de la fonction publique et du service a un coût économique dont les estimations varient selon les spécialistes, c’est un message fort pour dire à tout le monde que le droit à la grève s’exerce en Tunisie, surtout que cela s’est déroulé dans le cadre des lois qui le réglementent.
« Défendre le pouvoir d’achat du citoyen tunisien n’est pas le monopole du syndicat, il faudrait que tout le monde s’en préoccupe », a souligné l’IACE.
Ainsi, l’IACE a tenu à préciser que « l’augmentation des salaires ne va pas résoudre la crise surtout que les expériences passées ont montré qu’aucune augmentation salariale n’a amélioré le pouvoir d’achat du Tunisien devant une inflation galopante qui dépasse de loin les 7%. Au contraire, à chaque fois
qu’on fait une augmentation salariale, le pouvoir d’achat baisse et du coup on sera de nouveau appelé à une nouvelle augmentation.
Que faire…
Soucieux de sortir de ce cercle vicieux et d’apporter une réponse claire et bien adaptée au contexte actuel, l’IACE, en tant que Think Tank économique, a appelé à l’amélioration de la productivité.
En effet, les négociations entre le gouvernement et la partie syndicale ne devraient pas, selon l’IACE, porter seulement sur les augmentations mais plutôt accompagnées de mesures pour améliorer la production.
De plus, l’amélioration de la productivité ne veut pas dire travailler beaucoup plus mais aussi mieux, ce qui va améliorer la qualité du service public et améliorer par conséquent le pouvoir d’achat.
L’IACE a appelé déjà à ouvrir un Dialogue national sur la productivité comme un début de sortie de cette crise. C’est déjà une des recommandations de l’IACE comme stipulée dans son étude réalisée en 2017 et intitulée : « La réforme de l’administration publique : pour une meilleure performance »