Partage d’expériences et de points de vue sur la sécurité et la coopération régionales entre la Tunisie et la Corée du sud tel est le thème du séminaire organisée par l’Ambassade de la Corée du sud en Tunisie, hier 18 janvier, à Tunis.
En effet, la Tunisie devrait se positionner par rapport aux changements géopolitiques dans le monde, tout en gardant ses bonnes relations économiques, politique et diplomatique avec l’Union européenne et les Etats-unis d’Amérique. La Tunisie ferait bien de braquer la lumière sur l’Asie notamment la Corée du sud et la Chine. Faut-il encore rappeler que les relations diplomatiques entre la Tunisie et la Corée du Sud ne datent pas d’hier. Un petit rappel s’impose à cet égard. Cela se manifeste par plusieurs étapes historiques entre les deux pays. 31 mars 1969 : établissement des relations diplomatiques entre les deux pays (ouverture de l’Ambassade de la République de Corée à Tunis), 1977 : nomination du premier Ambassadeur de Tunisie auprès de la République de Corée avec Résidence à Tokyo et 1990 : ouverture de l’Ambassade de Tunisie à Séoul.
Cependant, les relations économiques entre la Tunisie et la Corée du sud demeurent en deçà des attentes des deux pays regrette le premier ministre sud-coréen lors d’une visite historique en Tunisie.
Prenant la parole, le Conseiller spécial du président sud-coréen chargé de l’unification et de la sécurité nationale, Moon Chung-in, a affirmé que la Tunisie et la Corée du Sud ont plusieurs points en commun.
D’après l’interlocuteur outre le brassage culturel millénaire, les deux pays ont en commun d’avoir connu des révolutions qui ont renversé des régimes dictatoriaux. Si la révolution du jasmin a renversé le régime en 2011, la Corée du Sud a renversé le régime en place en 1987 et depuis cette année, la Corée du Sud a entamé une transition démocratique, affirme-t-il.
Malgré la différence entre les deux contextes régionaux, les deux pays ont connu de grandes crises économiques. En 1997, la Corée du Sud a eu à faire au Fonds monétaire international ( FMI). « C’était une période très dure », se rappelle-t-il. Pour la Tunisie, elle a eu à faire au FMI après 2011 et a mené une longue transition économique et sociale.
Autre point en commun entre les deux pays, soulevé par le conférencier, la Tunisie et la Corée du Sud n’ont pour richesse que leur capital humain. Grâce auquel et aux efforts déployés, la Corée du Sud a pu s’en sortir, comme s’en sortira la Tunisie, a-t-il déclaré confiant.
Par ailleurs, l’intervenant est revenu sur les rapports entre la Corée du sud et la Corée du Nord. Il a rappelé l’évolution de leur relation de la guerre à la paix. Et le dernier sommet historique entre les deux chefs d’Etat Coréen. Répondant à une question qui porte sur la possibilité de l’unification des deux Corée, il a répondu que cela demeure toujours possible à long-terme après la réalisation de la paix.
De son coté, l’ambassadeur sud-coréen en Tunisie a affirmé lors de son intervention la nécessité de regarder tout droit vers les défis en commun des deux pays actuellement.
Dans le même sillage, Hatem Atallah, ancien ambassadeur à Washington, Londres, Pretoria et Addis-Abeba et ancien conseiller diplomatique auprès du chef du gouvernement, membre de l’IVASP (Institut de Veille et d’Analyse Stratégique et Prospective), a indiqué que de nouveaux horizons s’ouvrent en matière de coopération entre les deux pays. Notamment en ce qui concerne le commerce et la sécurité. A cet égard, il a rappelé l’existence de plusieurs entreprises coréenne en Tunisie. La Corée du sud demeure un partenaire de choix pour la Tunisie affirme-t-il.
Salah Hannachi, ancien ambassadeur au Japon, ancien directeur et fondateur de l’ITES (Institut Tunisien Des Etudes Stratégiques), membre de l’IVASP FUTUR Is et président d’Atlas, lors d’une brève intervention a indiqué qu’une mosaïque affirme que les relations entre la Tunisie et la Corée du sud remontent au 2ème siècle après avant Jésus christ à travers les commerçant carthaginois.
Lors de son intervention dans le cadre du 2ème panel dédié aux dynamiques géopolitiques au Maghreb, Mehdi Taje, expert senior en géopolitique et méthodologies de la prospective et de l’anticipation, président de l’Institut de Veille et d’Analyse Stratégique et Prospective est revenu sur la situation géopolitique au Maghreb.
Il a conclut que la Maghreb notamment la Tunisie doit s’ouvrir sur l’Asie notamment la Corée du sud tout en gardant ses relations historique avec l’Union européenne. A cet égard, il a souligné l’importance de regarder d’autres civilisations et d’autres cultures. Pour lui, regarder vers d’autres horizons se justifie par l’accélération des changements géopolitiques dans le monde Dans le même contexte, il a indiqué que le Maghreb souffre d’une géopolitique fragmenté. Il s’agit d’un Maghreb qui vit une période de forte incertitude et qui tarde à se forge une identité géopolitique. Les pays du Maghreb souffrent, entre autre, d’une distanciation entre l’élite et le peuple. à cela s’ajoute le risque accru de radicalisation en perte de repère. Les pays Maghreb demeurent incapable face aux différentes tension économiques et sociale