Le monde connait depuis peu une crise pour le moins inquiétante. L’explosion de la consommation des substances opiacées, s’aggravant dans certains pays au point de devenir un véritable problème de santé publique, a amené à chercher de nouvelles solutions thérapeutiques.
En effet, la consommation des opioïdes, se généralise partout dans le monde mais fait nouveau, cette consommation se fait de plus en plus dans un cadre légal. Ses substances souvent prescrites comme anti-douleur, sont susceptibles d’engendrer une forte dépendance , avec comme principal risque l’overdose.
Générer des anticorps anti-opioïdes
Ainsi, devant l’urgence de la situation, les recherches scientifiques se tournent vers l’immunothérapie dont le principe est de séquestrer les substances opiacées à la périphérie, de manière à les empêcher d’atteindre les récepteurs sur lesquels elles se fixent dans le cerveau.
L’idée vient des chercheurs du Scripps Research Institute (Californie), spécialistes de l’immunothérapie contre les dépendances, dont les détails sont publiés dans la revue Trends in Pharmacological Sciences.
Le principe du vaccin en question est simple. «Ces vaccins incitent le corps d’un individu à générer des anticorps anti-opioïdes », explique l’auteur principal, Matthew Banks, pharmacien et professeur au Département de Pharmacologie et Toxicologie à la Virginia Commonwealth University.
Le principe de ce vaccin est, en effet, d’associer les substances opioïdes (qui naturellement n’induisent pas de réaction immunitaire) à une molécule de manière à ce que l’organisme réagisse par une réponse immunitaire. Les anticorps produits neutralisent la substance opioïde de sorte à l’empêcher d’atteindre le cerveau.
Multiplier les solutions pour faire face à cette crise est plus que nécessaire. Aux Etats Unis, le fléau des overdoses de drogues a fait en 2017, 70 000 victimes, au point de diminuer l’espérance de vie dans ce pays. Ce danger guette tous les pays du monde, dont la Tunisie ou les prescriptions d’anti-douleurs opioïdes ne font qu’augmenter.
Le domaine de l’addictologie se tourne vers l’immunothérapie. Une approche similaire a été tenté pour l’addiction au tabac , avec la conception d’un vaccin anti nicotine. Son principe est le suivant : neutraliser la nicotine dans le sang avant qu’elle n’arrive au cerveau.
Les solutions viennent souvent des pistes inattendues. Les scientifiques pourraient-ils contenir les addictions, grâce aux vaccins comme pour les grandes épidémies par le passé ?