Aujourd’hui, un bilan de la situation institutionnelle s’impose. Tel est le débat du colloque scientifique « La Constitution à l’épreuve de la politique » auquel a participé Chafik Sarsar. Il est organisé aujourd’hui par l’Observatoire tunisien de la transition démocratique, l’Association pour la recherche sur la transition démocratique et Friederich Ebert Stiftung.
Présent lors du colloque, Chafik Sarsar, professeur à la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis indique : « Nous avons rêvé d’avoir une Constitution démocratique. Aujourd’hui, nous débattrons de questions essentielles. A savoir si la Constitution a pu réellement saisir la politique et encadrer la vie politique. Ou si c’est le politique ou la politique qui a pu influencer ou entraver la mise en place de la Constitution.
Puis il ajoute : « Pour certains points des droits et des libertés, nous avons réalisé de grandes avancées. Nous sommes l’exception tunisienne dans ce contexte. D’ailleurs, nous avons une culture politique et démocratique assez répandue. Mais le clivage politique a très négativement influencé la mise en oeuvre de la Constitution. »
Ensuite, évoquant les blocages de l’élection du président et des trois membres de l’ISIE, M Sarsar répond : « Nous devons discuter ouvertement pour pouvoir trouver des solutions. »
Enfin, alors que certains évoquent le report des élections, il a un avis très tranché sur la question. « Il faut impérativement respecter les délais institutionnels. Car en les dépassant ou en les contournant, nous arriverons à une violation claire de la Constitution. Ce qui est inadmissible », dit-il.
Par ailleurs, Henrik Meyer, représentant résident de la Fondation Friederich Ebert Stiftung souligne l’importance de la Constitution. Il précise: « les acteurs internationaux sont beaucoup plus optimistes à propos de la Tunisie que les Tunisiens eux-mêmes ».