Cinq ans sont passés depuis l’adoption, dans la nuit du 26-27 janvier 2014, de la deuxième Constitution tunisienne. Un moment rare où s’est exprimée l’unité nationale de la Tunisie par un vote plébiscité de 200 voix sur 217. Ce qui a permis de franchir une étape importante dans la transition démocratique tunisienne, en jetant les bases de la construction de la démocratie.
En effet, l’application de la Constitution de 2014 a permis de réaliser certains acquis de l’Etat démocratique. Un Etat basé sur la suprématie du droit et la pluralité du paysage politique et médiatique. Ce qui est incomparable avec les autres États arabes ou africains.
Cependant, un bilan de la situation institutionnelle, politique, sociale et de la situation des droits et des libertés en Tunisie est nécessaire. Et voilà qu’un colloque scientifique, « La Constitution à l’épreuve de la politique », est organisé par l’Observatoire tunisien de la transition démocratique, l’Association pour la recherche sur la transition démocratique et Friederich Event Stiftung.
Ainsi, Mme Neila Chaabane, Doyenne de la faculté des sciences juridiques, politique et sociales de Tunis, s’est exprimée. Elle souligne, lors du colloque que : « Les grands piliers introduits dans la Constitution, nous ne les voyons pas encore. La mise en place de la Cour Constitutionnelle, les instances constitutionnelles indépendantes, etc. Même si nous avons adopté certains textes de lois pour certaines instances, à l’instar de l’Instance nationale de lutte contre la corruption. Mais, la mise en place de ces instances n’est pas à l’ordre du jour. Il faut donc passer à la vitesse supérieure, à savoir : désigner leurs membres et qu’elles fonctionnent véritablement comme instances constitutionnelles indépendantes. On ne voit pas encore le bout du tunnel. »
Enfin, elle conclut : « Le volet qui a un peu bougé est celui de la décentralisation. Toutefois maintenant il faut accompagner ce processus. Il ne suffit pas d’adopter une loi pour que le système fonctionne. Il y a encore beaucoup d’attentes. »