La résistance aux antibiotiques fait beaucoup parler d’elle dans le monde. La Tunisie n’étant pas épargnée, ce phénomène suscite l’inquiétude. Devant la nécessité d’apporter une réponse à ce problème sur le plan national, le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens de Tunisie lance une campagne de lutte contre l’antibiorésistance.
Les faits sont alarmants, la Tunisie occupe en effet la deuxième place dans le classement des plus grands consommateurs d’antibiotiques au monde (d’après une étude américaine sur 76 pays).
Consommation des antibiotiques : La Tunisie 1ère mondiale !
D’après des données datant de 2015, la Turquie la Tunisie l’Algérie et la Roumanie faisaient partie des 6 pays aux taux de consommateurs d’antibiotiques les plus élevés. En 2000, les 5 premiers pays aux taux de consommateurs d’antibiotiques les plus élevés, étaient tous des pays à revenus élevés.
Par ailleurs en termes d’évolution du taux de consommation des antibiotiques dans le monde, sur la période qui s’entend entre 2000 et 2015, la Tunisie occupe (malheureusement) la première place.
En milieu vétérinaire, l’apparition de souches de bactéries multi résistantes a dore et déjà été notée.
Plusieurs actions ont été entreprises dont notamment la création de comités nationaux de suivi, pour mettre en place une stratégie de lutte contre les bactéries multirésistantes. La société tunisienne de pathologie infectieuse a par ailleurs entrepris de publier des rapports annuels, sur l’évolution de résistance aux antibiotiques en Tunisie.
vers une ère post antibiotique
Si des mesures ont été prises sur le plan collectif et des instances sanitaires, une réelle issue ne peut être envisagée que lorsque les choses changent sur le plan individuel. En effet, le premier moyen de lutter contre ce fléau est d’éviter l’automédication en matière d’antibiotiques. De plus il est recommandé de respecter scrupuleusement les règles d’utilisation des antibiotiques, et d’observer les bonnes conditions d’hygiène telles que le lavage régulier des mains.
La vaccination est également un moyen de choix qui permet de moins recourir aux antibiotiques.
Il s’agit d’être « moins en demande » d’antibiotiques, car à vouloir trop en consommer, on finit par les rendre inefficaces.
Si rien n’est fait, le monde s’achemine vers une ère post antibiotique « ou des infections courantes et des blessures mineurs pourraient à nouveau tuer ».
La responsabilité de chacun est engagée, à nous de préserver ce merveilleux acquit pour notre santé, que représente les antibiotiques.