Le vote concernant le tiers des membres de l’ISIE vient de se terminer. Voici les trois nouveaux membres élus de l’ISIE :
- Hasna Ben Slimen : 155 voix
- Belgacem Ayechi : 152 voix
- Sofiene Labidi : 152 voix.
Mais ce vote est marqué d’un fait inédit. En effet, pour chaque bloc parlementaire, les députés ont apposé le cachet à l’arrière de la feuille de vote, dans un coin différent, pour qu’ils soient identifiables après le dépouillement. Tout ceci pour être sûr que les accords conclus en amont allaient être respectés. Or, le vote est secret et les bulletins ne devraient comporter aucune marque distinctive. Ceci est contraire au règlement intérieur.
Myriam Boujbel : « Notre parlement achève quotidiennement ce qui reste de notre transition démocratique »
Que faut-il donc déduire de ce qui vient de se passer ? Myriam Boujbel, députée, membre de l’ARP, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com : « La démocratie moribonde a la chance rare de pouvoir regarder ses assassins dans les yeux. Ils sont unis par la même ambition destructrice, rassemblés dans l’opacité. Notre parlement achève quotidiennement ce qui reste de notre transition démocratique ».
Puis, elle ajoute : « Aujourd’hui, une séance plénière est consacrée au vote des trois nouveaux membres de l’ISIE. Un vote à bulletin secret, en théorie. Juste avant de passer au vote, des députés ont découvert que pour chaque groupe parlementaire, le cachet a été apposé intentionnellement à l’arrière du bulletin de vote dans un coin différent pour les reconnaître ensuite après dépouillement. C’est une décision qui a été prise la veille à l’unanimité des présidents des groupes parlementaires, afin de s’assurer du respect du consensus ».
« La crise de valeurs avant la crise économique »
Et de poursuivre : « Sauf que c’est une mesure décidée en violation du règlement intérieur de l’Assemblée des Représentants du Peuple, contraire aussi au principe du vote secret. Un vote susceptible d’être annulé suite à un recours. »
Enfin, elle conclut : « Les crises de valeurs font leur travail de sape sur un peuple qui a perdu toute confiance en lui et qui se fragmente avant de s’affronter. Au-delà de tous les problèmes que nous vivons, ce qui mine surtout la Tunisie, c’est la crise de valeurs avant la crise économique. »