Ils sont venus des quatre coins du Grand-Tunis pour crier leur rage et mécontentement contre la Fédération générale de l’enseignement secondaire qui relève de l’UGTT. Ces parents d’élèves crient leur indignation. Mais aussi leur colère grandissante contre le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire, Lassaad Yaakoubi. Pour eux, il est l’unique responsable de la suspension des cours depuis le mois de décembre.
Ainsi nombre de parents d’élèves ont répondu présent à l’appel de la Coordination nationale « Parents en colère ». La manifestation a eu lieu aujourd’hui 1er février à 14h mais, à 13h40, les marches du Théâtre municipal de Tunis étaient déjà noires de monde et devant le théâtre également. Si certains ont crié des slogans hostiles à l’UGTT l’accusant de tous les maux, d’autres ont brandi des slogans rappelant l’intérêt suprême des élèves.
Ces parents sont furieux devant l’incapacité du ministère de l’Education à débloquer la situation et assurer la reprise des cours. Lassaâd Yaakoubi avait déjà adressé un message à tous les parents d’élèves, dans une déclaration aux médias, de manifester devant le ministère de l’Education, au lieu du siège de l’UGTT. La coordination en a décidé autrement : prendre la direction du siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à partir du Théâtre municipal de Tunis.
Cependant au sein de la Coordination, si certains accusent l’UGTT de tous les maux, d’autres affirment que les enseignants sont tout aussi responsables malgré la légitimité de leurs revendications. En effet, ces derniers soutiennent qu’il faut faire la part des choses et ne pas prendre les élèves en otages.
1500 plaintes ont été déposées contre la Fédération générale de l’enseignement supérieur, affirme Hassan Abdelaziz Chak, chef de la Coordination générale du mouvement Parents en colère. « C’est tout ce que nous pouvons faire, lance-t-il, en attendant que le ministère et le syndicat daignent trouver une solution ».
Brandissant une pancarte sur laquelle est écrit :« Vous nous avez déçu et vous nous avez volé notre joie », une parente d’élève affirme que les appels successifs sont restés lettre morte malheureusement. Elle regrette l’absence de tout message d’espoir. « Nous nous sommes trouvés entre l’enclume du ministère et le marteau de la Fédération générale de l’enseignement. Il n’existe aucune visibilité pour le moment » s’insurge-t-elle. Cette mère de famille a beau tenter de rassurer ses enfants mais en vain.
Son fils étant élève en huitième année dans un lycée à Mourouj 6, Mme Samiha nous dit avec une grande amertume qu’elle subit ce calvaire depuis trois ans. « Je n’en peux plus », s’insurge-t-elle. Pour elle, les enseignants bénéficient de trop de vacances. De plus, le phénomène de l’absentéisme fait des ravages dans le secteur de l’éducation. « Assister aux cours pour ne pas passer les examens, c’est insensé. Que ce calvaire s’arrête », s’insurge-t-elle.
Si les autres parents d’élèves tiennent le ministère et la fédération pour responsables, Lotfi, parents de deux élèves au Bac, soutient que « l’unique responsable n’est autre que la Fédération. Le ministère de l’Education n’a rien fait de mal et fait de son mieux pour la reprise des cours », estime-t-il.