Le bras de fer entre la Fédération de l’enseignement et le ministère de l’Education qui s’éternise porte essentiellement sur des questions matérielles au profit des enseignants. La Fédération de l’enseignement, qui semble faire la pluie et le beau temps, n’a cure du véritable enjeu en question, à savoir l’avenir de milliers d’élèves et surtout la réforme du système éducatif. D’où la pertinence du débat organisé par Afek Tounes ayant pour thème : « La réforme du système éducatif. »
Le président du parti Afek Tounes, Yassine Brahim, a mis l’accent sur l’importance de trouver une solution au plus vite. Il ajoute : « La réforme de l’enseignement est incontournable. L’ancien système a atteint ses limites. A titre d’exemple, il n’est pas normal qu’à l’heure actuelle on enseigne encore les mêmes cours d’informatique d’autrefois, f alors que le digital avance à toute vitesse », s’insurge-t-il.
Soulignant également que la Tunisie ne figure plus dans le classement appelé « classement PISA » (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), suite au fléau de l’abandon scolaire qui s’aggrave d’année en année.
Yassine Brahim fait remarquer à ce propos que le capital humain de la Tunisie est compromis si rien n’est fait dès maintenant.
L’éducation dans les écoles coraniques doit être revisitée
Sur la question de l’affaire de l’école coranique à Regueb, M. Brahim répond : » Je me rappelle qu’un projet de loi relatif à l’interdiction des écoles hors la loi à l’époque du gouvernement Habib Essid est resté dans les tiroirs de l’ARP parce que cela n’arrange pas Ennahdha. »
Et de poursuivre : « Fort Heureusement que le journalisme d’investigation existe dans ce pays, parce qu’un parti politique dénonce, mais après il ne peut pas aller dans l’investigation dans le détail. Manifestement il y a plusieurs écoles coraniques clandestines, il faut les débusquer et appliquer la loi. »
Par ailleurs, Chedia Mhirssi, chercheuse spécialisée dans l’éducation, estime que le gouvernement ainsi que les directions régionales devraient être beaucoup plus vigilantes. Ils devraient travailler sur la traçabilité des élèves ayant abandonné les rangs de l’école.
Où sont-ils, que font-ils? Beaucoup d’interrogations restent en suspens… « Cette absence de suivi ouvre la porte aux dérives que l’on vient de constater », renchérit-elle.
Elle ajoute : « Il y a péril en la demeure quand on voit des écoles hors-la-loi. Il y a de quoi à se poser des questions : pourquoi en sommes-nous arrivés là ? »
Beaucoup d’interrogations, mais à quand les réformes?