« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »
Cette pensée du président Nelson Mandela fait valoir le rôle de l’éducation et la gravité des dérives qui pourraient l’affecter. La pseudo « école coranique » de Rgueb à Sidi Bouzid, constitue un exemple édifiant.
Une enquête de l’émission des quatre vérités de la chaîne Hiwar Tounes a permis de dévoiler sa transgression, vu ses méthodes non pédagogiques, ses atteintes aux droits des enfants et ses objectifs extrascolaires.
Cette pseudo école, qui accueillait une soixantaines de personnes dont 42 enfants, fut fermée suite à une décision judiciaire. L’affaire suscita un tollé général de la société civile.
Des observateurs ont dénoncé la discipline de rigueur qu’on y applique : l’usage des punitions corporelles, l’obligation de manger une nourriture pourrie, pour donner aux enfants l’habitude de vivre dans les pires conditions, le travail aux champs au bénéfice du propriétaire et les effets d’une mixité pernicieuse entre des enfants et des personnes âgées.
Ces procédés anti pédagogiques et aliénants la vie des enfants justifient les inquiétudes et les dénonciations du processus anti scolaire.
Fait grave, la réduction de l’apprentissage à la mémorisation du Coran, à l’ignorance de la réalité nationale et internationale et au rejet des valeurs humaines, en faveur des paradigmes djihadistes.
Nous savons que l’éducation assure l’apprentissage et le développement des facultés intellectuelles, morales et physiques. Au-delà de la mémorisation nécessaire des connaissances, elle permet aux élèves de penser par eux-mêmes et de s’assumer comme citoyens.
Bien entendu, l’éducation inclut des compétences et des éléments culturels caractéristiques du lieu géographique et de la période historique. Élargissant la compétence nationale, elle assure l’ouverture au monde et le développement de l’humanisme, dans notre société-monde. Paradigme important de l’Unesco, « l’éducation est un rempart contre l’extrémisme violent. »
Ne perdons pas de vue que les kouttabs d’antan, structures préscolaires, apprenaient aux enfants l’écriture et la lecture, confortées par la mémorisation du Coran.
Fait opportun à rappeler, l’Islam fait valoir l’ijtihad et le progrès. D’autre part, selon la recommandation du prophète, l’éducation est le devoir de chaque musulman et de chaque musulmane et l’acquisition de la connaissance implique des voyages lointains, même en Chine. Ces données sont occultées par cette structure de dérive.
Ainsi établi, par son endoctrinement et son « lavage du cerveau », la structure de Rgueb s’apparente plutôt à une unité taliban. Fait grave, cette structure n’est pas un cas unique. Ce qui est confirmé par la fermeture de quelques unités, dans le suivi de cette affaire, dans d’autres régions.
Nous sommes bel et bien, en présence d’un système d’endoctrinement, remettant en cause l’Etat, les acquis de la modernité, les conquêtes en matière de démocratie et de droits de l’homme.
Les moyens dont disposent certaines associations fondatrices de ces structures attestent l’existence d’une stratégie antinationale évidente.
Prenons la juste mesure de la gravité de la dérive. Nous sommes, en effet, en présence d’enfants sacrifiés. Peut-on admettre, le retour à l’obscurantisme, après tant d’efforts consentis pour l’éducation de notre jeunesse ?