Ne négocions jamais avec nos peurs. Mais n’ayons jamais peur de négocier. Une citation célèbre de John Fitzgerald Kennedy (JFK), parmi tant d’autres…
Quand le ministre de l’Education Hatem Ben Salem, soulagé, sourit posément en tendant la main, à ses cotés, Lasaad Yacoubi a du mal à contenir ses larmes. Je peux supposer que ce n’est pas feint.
Il est vrai que le virulent secrétaire général de la non moins agitée Fédération de l’enseignement secondaire avait presque tout le monde contre lui.
La moisson, elle, semble être très respectable pour les deux parties, même si les couloirs de la fédération bruissent déjà d’un mécontentement qui pourrait aller crescendo et qu’encore une fois.
Il faudrait peut-être que tout le monde se prépare à attacher les ceintures pour un autre embarquement à la destination douteuse…ce qui n’empêche pas de profiter de l’accalmie, aussi relative soit-elle.
Des négociations marathoniennes, des clashs à répétions, mais le pire a été évité : que tout le monde se résigne à une année blanche, comme si cela ne suffisait pas à un enseignement en berne et qui a presque perdu toutes ses illusions de se refaire une santé.
Affaire conclue donc ? Je dirais sous réserve de confirmation, car avec Lassad Yacoubi et ses collègues du bureau, on ne sait jamais même si on ne peut préjuger de rien.
Cinq minutes ; il se pourrait que la crise se soit dénouée aux derniers instants, sur le fil du rasoir ; comme cette série policière française à succès des années soixante « Les Cinq Dernières Minutes », où les enquêteurs prenaient à témoins les téléspectateurs pour résoudre leurs énigmes.
En forçant bien sur la parabole. Le dialogue et l’intérêt du pays ont triomphé, ont titré les journaux. Un peu trop fort je pense. Je préfère dire que le bon sens a prévalu. Ni du coté du ministre, ni de celui du fougueux syndicaliste, je n’a vu de triomphalisme. Je dirais plutôt une certaine retenue, comme si on n’était pas tout à fait surs d’un aboutissement qui pourrait s’avérer fragile.
Sans diminuer de la portée de l’engagement de M. Yacoubi et de ses collègues, je pense pour ma part, que c’est le sérieux du ministre, sa cohérence, et son souci de faire respecter la loi, qui ont permis le dénouement, même provisoire, ainsi que la poignée de mains, même forcée.
Cela, sans oublier que tout au long de son bras-de-fer avec le syndicat, M. Ben Salem a toujours eu la confiance du chef du gouvernement Youssef Chahed ; tranchant de ce fait avec les anciennes pratiques qui voulaient qu’à chaque fois où il y avait blocage dans les négociations, c’était toujours le ministre qui finissait par payer les pots cassés d’une crise de l’enseignement aux origines beaucoup plus profonde.
Logiquement, et si rien de grave ne vienne perturber la remise en marche de la machine, on pourrait donner restant jusqu’aux prochaines élections, le ministre. Après, on ne peut préfigurer de rien.
En revanche, ce qui est sur, c’est que ce dernier a a commencé à faire un bon travail qui sur la durée, devrait normalement porter ses fruits.
Quelles sont les intentions futures du ministre qui n’a guère été ménagé, cela, on ne le sait pas encore. Même si on peut imaginer que M.Ben Salem a lui aussi des ambitions. Quant à savoir lesquelles, il faudrait peut-être demander à l’intéressé lui-même.
En tous cas, fini la récréation ; oisifs, les élèves étaient en passe d’y prendre plaisir.