Les accords conclus récemment entre le gouvernement et l’UGTT, relatifs aux augmentations salariales de la fonction publique et celles de l’enseignement secondaire vont peser lourdement sur le budget de l’Etat. Environ 1000 milliards de dinars. Comment va-t-on financer ces augmentations? L’économiste Ezzeddine Saidane est revenu sur cette question dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com.
De prime abord, M. Saidane a rappelé que les négociations sociales doivent être menées et achevées avant la préparation du budget de l’Etat. Et ce, afin de les comptabiliser dans les dépenses de l’exercice à préparer. Ce qui n’a pas été le cas.
En outre, le gouvernement avait annoncé, quelques mois auparavant, qu’il n’y aurait pas d’augmentations salariales en 2019. Néanmoins, quelques mois après, le même gouvernement a signé les accords relatifs aux augmentations salariales de la fonction publique et de l’enseignement secondaire. Et ce, après deux grèves générales et la menace d’une autre en cas de non-accord.
Recourir à deux sources de financement
Face à cette situation, Ezzedine Saidane a précisé qu’il y a deux sources de financement de ces augmentations, qui sont de l’ordre d’environ 1000 milliards de dinars.
La première source est celle du « Divers » (dépenses imprévues) programmé dans le budget de l’Etat, soit une enveloppe d’environ 500 millions de dinars.
La deuxième partie provient du Titre II, soit le budget de l’investissement. Et ce, au moment où la Tunisie a besoin de relancer l’investissement et non pas d’exploiter son budget dans les dépenses de salaires.
De par cette lourdeur financière, l’économiste a déclaré que compte tenu de la situation économique du pays, ces augmentations se traduisent par un surplus d’inflation. Sachant que cette dernière est déjà élevée, soit 7,1% en janvier 2019. De ce fait, il importe de signaler, selon ses dires, que l’intérêt des fonctionnaires et des salariés n’est pas seulement les augmentations salariales mais devrait être aussi la stabilisation de l’économie tunisienne.
Par conséquent, la question qui se pose est : que va faire le gouvernement vis-à-vis du FMI mais aussi des marchés financiers? Sachant que parmi les engagements de la Tunisie, le contrôle de sa masse salariale.
Pour ce faire, le gouvernement s’est engagé également à ne pas effectuer des augmentations salariales. Contrairement à ce qui été décidé récemment. Il s’est engagé également à baisser la une masse salariale à 12,4% du PIB à l’horizon 2020 contre plus de 14% actuellement. Mais avec ces nouvelles augmentations, l’équation est devenue quasi-impossible.
Le tunisien ne voit pas plus loin que son nez. et ne comprend rien en économie. tout ce qu’il veut, c’est plus, toujours plus. il ne voit pas que l’augmentation des salaires fait grimper les prix, face à une production stagnante voire inexistante pour les produits importés.
Le pire, c’est que ces augmentions sont dans le secteur public, et ne peuvent être compensées par une augmentation fiscale sans étrangler le secteur privé.
Et pourquoi emprunter en devises pour payer les fonctionnaires? pour importer, oui, mais là, simple abus de dictat de la part du FMI? L’état ne peut pas emprunter en dinar auprès des banques tunisiennes?
Arrêtez d’infliger à la tunisie des règles que même les économies développées sont incapables d’honorer. Saufs qu’elles ont le droit de cumuler des montagnes de dettes.
à ce rythme, le dinar va rejoindre le bolivar du Vénézuela…