Fidèle à sa tradition, le Cercle Kheireddine consacre sa première rencontre de l’année à faire le point sur la situation économique et financière du pays.
Ainsi, le Forum Ibn Khaldoun pour le Développement et le Cercle Kheireddine organisent le 16 février à Tunis une rencontre-débat. Elle porte sur « La conjoncture économique et sociale du pays et les mesures de redressement ».
Conjoncture économique et sociale : 2019, l’année de tous les dangers
Malgré un léger frémissement au niveau du taux de croissance du PIB, la Tunisie continue de vivre l’une des plus graves crises économiques de son histoire. De nombreux indicateurs sont encore dans le rouge. Et la marge de manœuvre du gouvernement semble de plus en plus limitée.
De plus, les risques macroéconomiques sont doublés de tensions sociales sur fond de recompositions partisanes ; et d’un agenda politique aliéné aux prochaines élections législatives et à la présidentielle.
Par ailleurs, évoqué depuis 2011 et promis en 2014, le changement ou la révision profonde du modèle de développement économique n’est plus à l’ordre du jour. L’urgence n’est plus qu’à l’arrêt de l’hémorragie, ne serait-ce que pour redonner confiance aux Tunisiens et les inciter à ne pas baisser les bras et à aller voter.
L’année 2019 s’annonce donc comme étant celle de tous les défis, voire de tous les dangers. A l’international, les experts prédisent un ralentissement de l’économie mondiale et craignent un retournement des marchés financiers. Associées aux incertitudes des élections d’un continent européen rongé par les nationalismes et les populismes, ces évolutions pourraient peser sur le soutien international pour lequel la Tunisie a développé une forme d’addiction.
Au plan interne, les leviers de l’action gouvernementale perdent de leur efficacité. A cause notamment de l’état des finances publiques, de la perte de repères de l’administration publique et de l’effritement de la confiance de l’essentiel des agents économiques.
Désormais, même les décisions de « bon sens » conduisent à des effets contraires à ceux espérés. La spéculation s’est installée et charrie une somme d’effets pervers où l’on réagit moins à la rationalité des décisions qu’aux conjectures à propos des intentions et des réactions de peur et de repli sur soi. Les « prophéties auto-réalisatrices » aggravent l’incertitude, l’ingouvernabilité et l’imprévisibilité des évolutions économiques.
Plus que jamais, un choc de confiance s’impose pour sortir de cette épidémie de l’irrationalité qui risque de déboucher sur des formes plus ou moins graves de folie collective, sur fond d’Etat malmené et de pessimisme institutionnalisé.
Ancien ministre de la Planification et de la coopération internationale et actuel Secrétaire Général du Forum Ibn Khaldoun pour le développement, Abdelhamid Triki présentera une analyse-diagnostic de la situation actuelle, celle qui prévaut en 2018.
Professeur d’économie et actuel Président du Conseil d’orientation stratégique du Cercle Kheireddine, Mahmoud Ben Romdhane engagera ensuite le débat sur les mesures d’urgence et de court terme susceptibles de contribuer au redressement de la situation macro-financière.