Le gouvernement n’envisage en aucun cas de geler la subvention sur les produits alimentaires de base, affirme le ministre du Commerce Omar El Béhi. Cependant, il a reconnu qu’il est nécessaire de repenser cette problématique, précise-t-il lors de son intervention dans le cadre d’une plénière, aujourdhui, 15 février, à l’Assemblée des représentants du peuple.
Par ailleurs, le ministre a avancé qu’il n’existe aucune étude sérieuse qui a évalué la dégradation du pouvoir d’achat des Tunisiens depuis 2011. Dans le même contexte, il a fait savoir que l’information selon laquelle le pouvoir d’achat des Tunisiens a baissé de 40% n’est pas fiable. D’après lui, l’inflation a connu une évolution de 47% de 2011 à 2018. Pendant la même période, les salaires de la fonction publique ont augmenté de 60%. » On ne peut donc parler de dégradation du pouvoir d’achat pour la fonction publique », soutient-il. Le ministre a affirmé que l’amélioration du pouvoir d’achat passe également par un bon approvisionnement du marché .
Répondant à une question qui porte sur l’Aleca, le ministre a affirmé que dès que l’accord sera prêt, il sera transféré à l’Assemblée des représentants du peuple pour l’adoption. Par ailleurs, le ministre a indiqué que l’Union européenne accorde environ 300 millions d’euros annuellement. Ces aides n’ont rien à voir avec l’Aleca. Le ministre a fait savoir que le gouvernement a déterminé trois critères sur les négociations de l’Aleca .
Le premier critère est l’asymétrie, autrement dit que les négociations reconnaissent le gap qui existe entre l’agriculture tunisienne et l’agriculture européenne. Le deuxième critère est la progressivité: le ministre a fait savoir que l’application des accords se fera progressivement. Le troisième critère sont les mesures d’accompagnement.
Il a rappelé que l’accord de 1995 ne prend pas en considération l’agriculture. A cette époque, le gouvernement tunisien a décidé de mettre à niveau l’agriculture étant donné qu’elle n’est pas prête pour ce genre d’accord. Le ministre a indiqué qu’il n’est pas question d’apposer notre signature sur les accords de l’Aleca avant de mettre à niveau l’agriculture tunisienne dans 15 ou 20 ans.