L’annonce faite par Selim Azzabi n’est pas passée inaperçue. Car, le coordinateur général de Tahya Tounes déclare choisir Chawki Gaddes pour superviser le congrès électif du nouveau parti. Aussitôt la nouvelle tombée, que déjà les partis politiques et l’opinion publique ont vite fait de réagir.
En effet, il faut rappeler que Chawki Gaddes n’est pas une personnalité comme une autre. Il est le président de l’Instance nationale de la protection des données personnelles. Qu’en pensent certains politiciens ?
Le parti Al Joumhouri insiste sur l’indépendance de l’instance et appelle Chawki Gaddes à démissionner de son poste, s’il compte superviser le congrès du nouveau parti gouvernemental.
Ainsi, le communiqué publié par Al Joumhouri estime que cela affectera sa crédibilité. Il soulève le conflit d’intérêt puisque ce choix erroné et l’acceptation implicite du Président d’une instance constitutionnelle dans ce nouveau rôle, sont antagonistes. De ce fait, le parti appelle à nommer une autre personnalité indépendante, à préserver le statut de l’instance et à le protéger de tout chevauchement avec d’autres fonctions. Car cela vise à déstabiliser la transition démocratique.
Nadia Chaabane, une ancienne élue à l’ANC et constituante, estime qu’il s’agit d’une erreur monumentale. D’ailleurs, elle a posté sur les réseaux sociaux : « On ne peut présider une instance indépendante et s’occuper de l’organisation du congrès d’un parti politique. Une manière de privatiser les instances indépendantes. »
Elle poursuit : « Chawki Gaddes vous envisagez de renouveler l’exercice pour tous les partis du pays ? Je m’étonne que vous ayez accepté. Je pense que ce n’est pas normal et c’est même incompréhensible. Et ceci discrédite complètement les instances indépendantes. »