Comment valoriser le parler tunisien en faisant de lui une langue comme toute autre ? Avec une grammaire, une conjugaison, une syntaxe,… Mais aussi un usage fréquent à l’école, dans l’édition, dans la recherche,…
« Lesenek Sayanek » (Votre langue vous protège ». Voici le thème choisi par l’association « Derja » pour son troisième colloque. Organisé le 23 février 2019, à Tunis, à l’occasion de la Journée mondiale de la langue maternelle (21 février), il n’a pas dérogé à la règle.
Avec une série d’interventions en vue de valoriser davantage la langue maternelle que le président de l’association, Ramzi Chérif, appelle le « Tunisien » comme on dirait l’arabe, le français ou encore le chinois.
Avec une grammaire, une conjugaison, une syntaxe…Mais aussi un usage fréquent à l’école, dans l’édition, dans la recherche,…
N’est-ce pas tout à fait normal, pensent les membres de « Derja », qui rappellent qu’il s’agit d’une langue que parlent tous les jours les Tunisiens ? Une langue faite de mots venus de beaucoup d’horizons : ceux tracés par une histoire trois fois millénaire : l’arabe évidement, mais aussi le phénicien, le français, le turc, l’espagnol, l’italien,…
Une langue dont l’usage est certes quotidien, mais qui a perdu au fil des années de nombreux mots si l’on croit l’universitaire Abderrazek Bennour qui s’appuie en cela sur un texte du juge Abdoulkacem Ibnou Adhoum Al Kayraouani (« Chawahed min loughet attawansa fi Al Qarn Soutach »- Exemples de la langue parlée par les Tunisiens au XVI ème siècle).
Le rôle du théâtre radiophonique
Pour garder sa vivacité, une langue doit être largement pratiquée. Notamment par ses créateurs nous dit Mohamed Driss, l’homme de théâtre tunisien, qui soutient que le théâtre radio a joué un rôle important dans l’affermissement de la langue maternelle en Tunisie.
Et Mohamed Driss de raconter comme la rue répétait dans les années soixante et soixante-dix les mots et les formules prononcées par Abdelaziz Al Iroui, Hamouda Maali, Ahmed Kheireddine ou Béchir Rahal.
Le Tunisien n’est pas, si l’on croit, le journaliste et homme de lettres Taher Fazaa, en mauvaise posture. Bien au contraire, il y a, à l’en croire, un engouement pour les livres écrits en parler tunisien.
A l’en croire également les réseaux sociaux à commencer par Facebook ont joué un rôle certain pour assurer un plus grand usage du parler tunisien.