L’Economiste Maghrébin, en partenariat avec la Banque Mondiale à Tunis ont passé en revue un certain nombre de questions parmi celles qui se posent à l’heure qu’il est et, bien évidemment, celles qui pointent à l’horizon avant que le choix ne se porte sur trois thèmes.
C’est dans ce cadre que l’Economiste Maghrébin, en partenariat avec la Banque Mondiale à Tunis a organisé aujourd’hui à Tunis une rencontre de haut niveau avec la présence de M. Antonius Verheijen, résidant du bureau de la Banque Mondiale à Tunis Mme Saida Lounissi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Il s’agit du premier de toute une série car cette rencontre qui aura des lendemains – au cœur de la problématique du développement en Tunisie.
Ce choix relève d’un simple constat : il y a peu d’entreprises industrielles en Tunisie et d’entreprises de services liés à l’industrie et donc peu de possibilités de création d’emplois face à l’étendue du chômage, des jeunes diplômés notamment.
On compte 5000 entreprises industrielles qui emploient plus de 10 salariés. Et au-delà du tumulte quotidien, il s’en crée très peu d’une année à l’autre. Ce qui n’est pas fait pour arranger les choses.
C’est peu par rapport à notre potentiel scientifique, technique, technologique…, au regard surtout des compétences humaines et professionnelles. Il se crée très peu d’entreprises en dépit de la volonté affichée des gouvernements, des mesures et décisions prises à l’effet de libérer la créativité, les énergies et de manière générale la liberté d’entreprendre.
Et toujours au titre du constat s’agissant des entreprises : celles qui naissent petites, les TPE ont peu de chances d’évoluer vers de nouveaux paliers de développement, réussir en quelque sorte le passage de la TPE à la PME, à la grande entreprise en passant par les ETI.
Que faire, en effet, pour promouvoir l’entrepreneuriat, l’innovation et les startups, pour investir le champ de la nouvelle économie, les nouveaux relais de la croissance et accélérer notre transition numérique ?
Que faire, pour tout dire, pour arrimer notre wagon au train de la mondialisation en démultipliant notre puissance d’attractivité ?
Nous avons conscience qu’un nouveau monde économique est en train de se mettre en place. Un monde qui s’accélère, qui remet en cause les acquis et des schémas de développement en fin de course ou de cycle. Un monde qui fait vaciller et craquer les structures de production, de consommation et d’échanges traditionnels.
Nous devons dès lors nous adapter à ces nouvelles conditions pour ne pas nous laisser irrémédiablement distancés.
D’où cette lancinante et incontournable interrogation : quelle politique d’appui, il convient de mettre en œuvre pour promouvoir l’entrepreneuriat, les startups et mettre l’innovation au cœur de notre modèle de développement ? Le danger n’est pas tant dans la fracture numérique que dans la fracture de motivation.
Fracture bien réelle à cause du difficile accès au financement, notamment à travers le capital-risque loin de favoriser actuellement l’innovation. Cette même motivation est contrariée par les réglementations administratives qui ne semblent pas favoriser la création de nouvelles entreprises innovantes. L’heure de la digitalisation de l’Administration a sonné.
Elle est contrariée par bien d’autres facteurs liés aux lois régissant le marché de l’emploi, à l’instabilité fiscale, à la relation université-entreprises.
On saura quel signe doivent envoyer les autorités et quelles mesures et actions doivent-elles engager dans l’immédiat pour libérer les énergies, les initiatives pour que l’on sache où l’on veut aller en n’ayant pas peur du lendemain.