L’année 2018 a signé un record pour les investissements en fintech qui ont atteint dans le monde 111,8 milliards d’euros. L’année 2019 va renforcer le dynamisme exponentiel de la Fintech, mais sera aussi une année charnière pour tout l’écosystème.
La cause : l’évolution du cadre réglementaire en Europe, des applications concrètes de la Blockchain et aussi la montée en puissance de l’Assurtech. Si la France est aujourd’hui un acteur incontournable en matière de fintech en Europe, pourquoi la Tunisie accuse t-elle un retard?
Les Fintechs ont tendance à lever plus de fonds que les autres start-up
D’après Antoine Baschiera PDG et co-fondateur de l’agence de notation spécialisée dans les start-up Early Metrics, « il y a un effet d’emballement car la Fintech est probablement l’un des seuls secteurs à intéresser autant les corporates que les acteurs de la finance traditionnelle comme les fonds de capital-risque. Ce qui crée une concurrence entre les investisseurs au niveau de la levée des fonds par les fintechs. Cette pression concurrentielle permet aux fintechs d’atteindre facilement leur objectif de collecte, voire même de les dépasser. D’où à maturité égale les start-up de la finance ont tendance à lever plus que les autres start-up. »
La Lituanie, le nouvel hub de la Finctech après le Brexit ?
Depuis 2016, année du vote du Brexit, la Lituanie a commencé à déployer un vaste plan de développement, dans l’espoir de devenir le prochain grand hub de la Fintech. En effet, elle a pour ambition de rivaliser avec d’autres pays, tels que la France, l’Allemagne, l’Irlande, le Luxembourg, Chypre, Malte, le Danemark, la Suède, ou encore ses voisins proches comme l’Estonie et la Lettonie. Tous ces pays convoitent les entreprises de la Fintech susceptibles de quitter le Royaume-Uni après le Brexit.
La Lituanie offre des procédures administratives rapides, un environnement régulateur flexible et un bassin de collaborateurs très compétents et bien formés. Plusieurs dizaines de startup spécialisées dans les technologies financières ont atterri en Lituanie depuis 2016.
« Je veux que la Lituanie devienne la ‘Litechnie’ », a indiqué le ministre des Finances Lituanien, Vilius Šapoka.
Pourquoi la Tunisie est-elle en retard ?
D’après certains spécialistes, le Startup Act ne résout pas à lui seul le retard de la Tunisie en matière de fintech. Les Français nous ont dépassé en créant des solutions de bout en bout, performantes et accessibles. Une des raisons du retard est que les directeurs IT dans les entreprises tunisiennes n’achètent pas ou ne payent pas les solutions créées par les jeunes pousses tunisiennes. Ces applications sont pourtant innovantes. Ces entrepreneurs ne trouvant pas de clients sur le marché local doivent ainsi s’expatrier à l’étranger. Les opportunités sur le marché local existent, mais les décideurs ne savent même leur existence. Leur méconnaissance des évolutions technologiques comme le cloud, leur fait privilégier des solutions qui sont coûteuses et dépassées.
Enfin, il manque un écosystème efficace qui réponde à la fois aux enjeux économiques, réglementaires et aux attentes des différents acteurs du secteur. Il faut aussi plus de synergie entre la Fintech et le secteur bancaire et financier en Tunisie.