La facture des dernières augmentations salariales est déjà là. Le site middleeastmonitor.com a rapporté ce que le Gouverneur de la BCT a indiqué lundi dans son audition à l’ARP. L’équipe du FMI a décidé de reporter sa visite en Tunisie. Cette visite devrait aboutir au feu vert pour le versement de 255 millions de dollars pour le compte de l’Etat.
Rappelons que l’enjeu est très important. La Tunisie a arraché, l’année dernière, l’accord du FMI pour débloquer trimestriellement les tranches qui restent de la ligne de crédit.
Maintenant, l’institution internationale va voir comment le gouvernement va contrôler son déficit. N’oublions pas que la Tunisie a pris des engagements chiffrés qu’elle doit respecter.
En particulier, le fameux ratio de la masse salariale par rapport au PIB qui devrait exploser après les récentes revalorisations salariales. Impossible de jongler avec les ratios puisque les montants des augmentations sont fixés et ne passent pas par un crédit d’impôts. L’état de l’exécution du budget de 2019 sera mis sous la loupe des experts à New York.
L’autre point serait les conséquences sur le financement extérieur pour le reste de l’année. La Tunisie a besoin de pas moins de 10 milliards de dinars pour clôturer son schéma de financement pour l’exercice en cours.
Une sortie à l’international n’est pas exclue. Mais si le FMI ne nous accorde pas sa bénédiction, comment aller affronter les bailleurs de fonds ? Le problème touche à la crédibilité auprès des instances internationales. Nos besoins en devises sont très importants, et honorer nos engagements est un défi.
Les entrées de devises sont sanctionnées par la situation de l’industrie minière. L’INS a déjà publié les chiffres du commerce extérieur à prix constants, affichant une baisse des exportations de 0,6% en janvier 2019.
La trésorerie de l’Etat est sous pression. D’ailleurs, hier, il y a eu une adjudication d’échange de BTA pour une ligne importante qui devrait être remboursée le 11 mars 2019. Le montant concerné est de 648,400 millions de dinars. Nous saurons le résultat ce soir, mais nous ne pensons pas que cette demande ait été satisfaite. Les banques souffrent déjà de graves problèmes de liquidité.
Les indicateurs macro-économiques sont donc à suivre de près. La mission du ministère des Finances est délicate. Ses techniciens doivent inventer des acrobaties pour respecter des décisions politiques. Un vrai calvaire.