L’économie parallèle continue à donner du fil à retordre à l’économie nationale. Contrebande, emplois non déclarés et fraude fiscale. Tels sont les manifestations d’un mal qui fragilise de plus en plus l’économie formelle.
Ainsi, la Banque mondiale, dans l’une de ses études, affirme que l’économie informelle est le deuxième handicap majeur. Et ce, devant les entreprises tunisiennes qui exercent dans un cadre légal. En effet, il s’agit d’une concurrence déloyale. Elle oppose des entreprises travaillant dans le respect des réglementations en vigueur à des entités défiant les règles du marché pour créer leurs propres lois.
D’ailleurs, dans la feuille de route d’un séminaire qui porte sur l’économie informelle, organisé par l’Institut tunisien des études stratégiques, aujourd’hui 28 février, l’ITES affirme que 41,5% de la population active en Tunisie travaillent dans le cadre de l’économie informelle, soit 1 453 620 personnes dont 87,6% sont des hommes.
L’économie informelle emploie 53,7% des hommes actifs contre 21,5% des femmes actives. D’après les mêmes statistiques, la majorité des travailleurs dans le secteur de l’économie informelle n’ont pas un niveau d’enseignement poussé. 55% de ces travailleurs ont un niveau d’enseignement primaire, alors qu’ils représentent 25% dans l’économie formelle. 9% des personnes opérant dans le secteur informel possèdent un niveau universitaire.
Le secteur du bâtiment et les travaux publics se taille la part du lion du nombre des travailleurs de l’économie informelle (36%). Il est suivi par le secteur du commerce (24%) et du transport (10%).
7% des travailleurs dans l’économie informelle se trouvent à Sfax, suivi de Sousse 5,5%. Dans un certain nombre de gouvernorats, le taux des actif qui travaillent dans le secteur informel dépassent de loin le nombre de ceux qui travaillent dans l’économie formelle Mahdia (54%) Sidi Bouzid (53,4%), Kairouan (52,6%) et Médenine (51%).
95% des entreprises informelles n’emploient aucun travailleur ou emploient un seul travailleur. Le nombre de ces entreprises a augmenté de 20% de 2011 à 2017, soit 4,3% annuellement. Par contre, le nombre des entreprises qui opèrent dans le secteur informel qui emploient plus que 10 personnes a évolué de 10% pendant la même période. La feuille de route conclut que le climat d’affaires est devenu favorable à l’éclosion des entreprises dans le secteur informel.
Tous ces chiffres confirment l’existence d’une réelle menace contre l’économie formelle. A cela s’ajoute que les travailleurs dans l’économie informelle travaillent dans des conditions indécentes et précaires. Ainsi la propagation de l’économie informelle contribue au déséquilibre des finances publiques, étant donné qu’elle ne contribue pas aux recettes fiscales et cause plus de précarisation de l’emploi.