Depuis sa découverte il y a environ 30 ans, le SIDA est connu par le public pour être une maladie chronique, pour laquelle il n’y a pas de traitement curatif ni de chances de guérison totale. L’avènement des traitements antirétroviraux, qui permettent de garder le virus dans une état de latence, a marqué un tournent dans la prise en charge de cette maladie.
Ne s’arrêtant pas en aussi bon chemin, la recherche a permis à une personne porteuse du virus, d’atteindre le stade de rémission, ce pour la deuxième fois dans l’histoire de la médecine.
Ce traitement, une greffe de moelle de cellules souches, génère des cellules immunitaires, caractérisées par une mutation génétique rare. Celle-ci leur confère la capacité « d’empêcher » le virus du SIDA de se fixer sur elles, s’y introduire et s’y loger.
Les mécanismes naturels de la maladie ainsi rompus, les chances de rémission, deviennent réelles.
Après le succès obtenu avec le premier patient déclaré guéri de la maladie (le patient de Berlin), ce deuxième patient ouvre la voie à de nouvelles alternatives pour la lutte contre le SIDA.
Patient de Londres
Les scientifiques anglais rapportent à cet effet, dans une étude publiée dans la Revue Nature, pour ce patient l’absence de signe d’infection depuis 19 mois alors qu’il a cessé de prendre des antiviraux. Les scientifiques restent prudents : le « patient de Londres » n’est pas guéri, mais est en rémission durable.
Ainsi, en faisant référence au premier cas mondial de rémission chez un malade atteint du VIH, Ravindra Gupta, professeur à l’Université de Cambridge et auteur principal de l’étude affirme : « En parvenant à une rémission sur un deuxième patient, tout en utilisant une approche similaire, nous avons montré que le « patient de Berlin » n’a pas été une anomalie. »
L’efficacité de ce traitement se précise donc, mais s’il représente une grande avancée, il ne sera cependant pas d’utilisation courante à l’avenir.
En effet, bien que la recherche soit parvenue à des avancées majeures, le plus dur reste à faire.
Selon les données de l’OMS, plus de 36 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH et 940.000 sont décédées d’une cause liée à ce virus. Sur ces millions d’individus, 59% ont accès aux antirétroviraux.
Par ailleurs, une forme de VIH résistante au traitement médicamenteux suscite l’inquiétude.
Le combat contre le SIDA continue, notamment en renforçant la lutte contre la transmission du virus, et peut être par la création d’un traitement efficace sur le virus et commercialisable à grande échelle. Cette découverte source d’espoir permet d’envisager l’avenir sous de meilleurs hospices.