Sous la pression internationale, les autorités qataries ont promis d’améliorer les conditions des travailleurs immigrés au Qatar, notamment les ouvriers des stades en construction. Elles s’engagent à mener une « vraie » réforme en leur faveur.
Amnesty international vient d’appeler le pays qui abritera la Coupe du monde de football 2022 à engager une série de réformes au profit des travailleurs immigrés au Qatar.
Dans son rapport publié le 5 mars en cours, l’ONG exhorte le Qatar à augmenter le salaire minimum des travailleurs immigrés, notamment les 30.000 d’entre eux employés directement pour la préparation des infrastructures sportives pour le Mondial 2022.
Perfide Kafala
Amnesty international appelle également à mettre un terme au système dégradant de Kafala qui consiste à permettre aux employeurs d’exercer un chantage sur leurs employés en retenant leurs passeports jusqu’au retour définitif..
Largement appliquée dans les pays du Golfe, la Kafala est un perfide système de mise sous tutelle de n’importe quel travailleur étranger. Ce « parrainage » laisse l’expatrié à la merci d’un « parrain » puisqu’il confisque son passeport. Ainsi, l’employé ne peut quitter le pays qu’avec la bénédiction de son « sponsor »
Rappelons, par ailleurs, que les conditions de travail sur les chantiers, notamment dans les stades en construction, sont pointées du doigt par les ONG, surtout après l’attribution de la Coupe du monde au petit émirat gazier.
Des conditions de travail au-delà du supportable
Confinés dans des compound de fortune, près d’un million d’employés originaires d’Asie (Pakistan, Inde, Philippines, Népal et Indonésie) vivent et travaillent dans des conditions difficiles sous un soleil de plomb avec une chaleur qui peut avoisiner les 50 degrés. Sans parler des accidents du travail parfois mortels. D’ailleurs, depuis 2013, plus de deux mille accidents graves ont été recensés par les organisations non-gouvernementales.
Soucieux de défendre son image de marque et soumis à une forte pression internationale, le Qatar a procédé à des « réformettes », telles que l’instauration d’un salaire minimum ou l’abolition partielle du visa de sortie qui obligeait les travailleurs immigrés à obtenir l’autorisation de leurs employeurs pour pouvoir quitter le pays. Doha a également accepté en 2017 de collaborer avec l’Organisation internationale du travail (OIT) qui dispose depuis d’un bureau à Doha.
« Le Qatar comprend que des changements sont nécessaires et reste déterminé à les mettre en œuvre le plus rapidement possible, tout en veillant à ce qu’ils soient efficaces et adaptés aux conditions de notre marché du travail », a réagi le gouvernement qatari dans un communiqué.
Comme langue de bois on ne fait pas mieux.