Marouane El Abassi, Gouverneur de la BCT, et les directeurs généraux des banques ont débattu de la situation économique. Notamment les préoccupations du secteur bancaire. Et ce, en marge d’une réunion organisée récemment.
A cet égard, Marouane El Abassi a mis l’accent sur la persistance des difficultés. Et ce, compte tenu de l’aggravation sans précédent du déficit commercial et de la faiblesse du niveau de la croissance. Ce qui a accentué les pressions inflationnistes amenant la BCT à relever de nouveau son taux directeur.
Egalement, il a évoqué l’évolution positive des indicateurs d’activité et de solidité financière du secteur bancaire au cours des dernières années. Et ce, en dépit de la situation économique difficile à la faveur des réformes engagées par la BCT depuis 2012. Ces réformes visent l’amélioration de la gouvernance et le renforcement de l’assise financière du secteur bancaire ainsi que la restructuration des banques publiques.
Le gouverneur a souligné, dans ce cadre, que cette évolution ne doit pas occulter les facteurs de risque susceptibles d’impacter la stabilité du secteur bancaire. Tout en mettant l’accent sur l’aggravation du risque de liquidité eu égard au repli de l’épargne nationale.
A ce titre, il a exprimé son souci quant au mouvement de surenchère. Ce dernier a récemment marqué le marché bancaire. Et il s’est traduit par des niveaux de rémunération des dépôts inacceptables, altérant ainsi le fonctionnement normal de ce marché.
En outre, Marouane El Abassi a révélé le renchérissement des services bancaires au cours de ces dernières années concomitant avec la non-satisfaction des clients quant à la qualité de ces services. Ce qui nécessite des efforts supplémentaires de la part des banques. Et ce, pour améliorer davantage la qualité des services et faciliter l’accès aux services bancaires de base à des coûts raisonnables.
Des mesures pour ne pas répercuter les augmentations du taux directeur sur les crédits logement
De leur côté, les directeurs généraux des banques ont exprimé leur adhésion aux orientations de la BCT, notamment en matière de politique monétaire, de restructuration du secteur bancaire et de l’orientation des efforts de financement vers les secteurs productifs. L’objectif est de contribuer à réduire les pressions inflationnistes et d’appuyer les prémices de croissance observées en 2018.
Ils ont, également, exprimé leur préoccupation quant à la conjoncture économique et ses répercussions sur le secteur bancaire et sur sa capacité à assurer efficacement son rôle dans le financement de l’économie tout en préservant ses équilibres financiers.
Enfin, les directeurs généraux des banques se sont engagés à prendre les mesures nécessaires. Et ce, afin de ne pas répercuter les augmentations du taux directeur décidées par la BCT en juin 2018 et février 2019 sur les particuliers ayant bénéficié de crédits logement à taux variable avant fin 2018. Ce qui correspond à une renonciation à l’équivalent de 2% d’intérêts sur les tombées d’échéances à partir de janvier 2019.