Youssef Chahed, Slim Azzabi, voilà deux qui pourraient faire la paire, mais sauront-ils et pourront-ils faire l’affaire des Tunisiens ? Et puis, nos chers politiciens sont en ce moment tellement occupés à s’étriper pour 2019 que les dernières déclarations intempestives du président américain Donad Trump sur le retour des combattants de Daech dans leurs pays d’origine pour y être jugés sont presque passées inaperçues.
On peut les comprendre : les tueurs sont déjà parmi nous et ceux qui les protègent font tout pour que ces derniers passent inaperçus. Que le président Trump se fasse menaçant et n’exclut personne pas même les alliés de l’Amérique, en quoi cela pourrait interpeller les dirigeants tunisiens ? Ces derniers n’ont pas attendu le show du chef de la Maison-Blanche pour obtempérer : le Turc Erdogan et les monarchies du Golfe l’ont précédé et nous ont envoyé les assassins avec armes et bagages. On ne dit pas non aux pourvoyeurs et aux convoyeurs. Et on vient, après cela, parler de souveraineté et d’indépendance décisionnelle ; foutaise. Si Bourguiba a malaxé le concept en sauvant l’essentiel, Ben Ali l’a domestiqué pour discréditer et décrédibiliser ses opposants.
La classe politique actuelle a fini par en faire un sacerdoce pour dissimuler son incurie, sa petitesse ainsi que son insignifiance. Une dernière : décidément pas de répit pour l’ambassadeur de France en Tunisie qui se démène comme un beau diable pour hisser toujours plus haut les relations entre Tunis et Paris. Un pic, la récente visite dans l’Hexagone du chef du gouvernement Youssef Chahed. Et encore une fois, c’est l’activisme décidément débordant de l’ambassadeur de France en Tunisie Olivier Poivre d’Arvor qui dérange. Visiblement, on ne pardonne pas à ce dernier de faire son travail, et très bien même. Un peu trop fouineur dit-on. Et qu’en plus, il donne l’impression d’être plus Tunisien que les Tunisiens eux-mêmes, un comble, et le pas est vite franchi : touche pas à ma souveraineté.
Entre mythe et réalité, on fait de la surenchère, alors que tout cela prête à sourire. Einstein et la théorie de la relativité appliquée à la souveraineté. Cela devrait donner à réfléchir aux chantres d’une notion devenue fonds de commerce.
Un autre exemple concret : pourquoi figurez-vous qu’à Carthage et à la Kasbah, on tarde encore à rétablir les ponts avec Damas alors que le candidat Essebsi en a fait une promesse électorale ? Cela a bien sûr un nom : obéissance et soumission au pouvoir de l’argent, et toutes les acrobaties du monde n’y changeront rien. Que la diplomatie tunisienne aille s’empêtrer à Varsovie en se mêlant à une messe orchestrée par le duo Trump-Netanyahu, à des fins avouables, et poser pour la photo de famille, cela porte le même nom… Décision souveraine avez-vous dit ?