Au terme de son processus de transition démocratique, la Tunisie se trouve à la croisée des chemins. Le collectif Qadiroun est né. D’après les membres, ils sont porteurs d’une initiative qu’ils espèrent développer à l’échelle du pays pour converger vers un rassemblement patriotique et démocratique, capables de triompher aux prochaines élections.
Reste à savoir si les indépendants seront une force de proposition pour les prochaines élections.
Mahmoud Ben Romdhane, un des membres fondateurs, a souligné que la coalition est faite pour mener cette bataille électorale à bon port, de la gagner et de constituer un gouvernement capable de donner une réponse adéquate aux problèmes qui affligent les Tunisiens. Cela permet de redonner l’espoir à la jeunesse pour qu’elle se prenne en main et participe désormais à la vie politique de son pays. Il a déclaré: « La jeunesse est la question clé du salut de ce pays ».
Pour sa part, Ahmed Nejib Chebbi, un des membres de la coalition, est parti d’un constat d’une lecture des résultats des élections municipales.
Ils ont montré que les deux tiers des Tunisiens ne s’impliquent pas suffisamment dans le processus électoral et qu’Ennahdha avec moins de 10% pourrait gouverner en Tunisie en 2019 si rien ne change parce qu’elle sera le premier parti. Il souligne: « La menace est de voir la démocratie gouvernée par un parti qui ne représente que 500 mille voix sur 5 millions 500 mille volontairement inscrits. Et pour éviter cette dérive, nous souhaitons mobiliser les forces démocratiques et sociales en vue de créer un contre-poids c’est à dire une force concurrente à l’alliance Ennahdha-Tahya Tounes -Nidaa Tounes et constituer une force indépendante ».
Selon lui, il est important de refonder la vie politique du pays, à travers une révision profonde de la relation qui régit les forces de l’argent avec le pouvoir politique.
Au niveau économique et social, un plan de promotion technologique et d’ancrage par le haut dans l’économie du savoir et de l’innovation a été mis en place. Aujourd’hui, le temps presse, nous ne sommes qu’ à quelques mois des élections : « Le temps joue contre nous », affirme M. Chebbi.
Selon lui, la solution lors des législatives : « Il faut que les députés doivent être désignés à travers des primaires au niveau des régions. Si on réussissait cette opération on aura résolu cette crise de confiance ».
Et d’ajouter: « Les Tunisiens ont besoin d’une politique qui donne des résultats, d’avoir un programme pour les 5 prochaines années ».
Par ailleurs, Leith Ben Becher, ancien président du Syndicat des agriculteurs Synagri, membre fondateur du collectif met l’accent sur l’importance à ce que l’Etat reprenne sa position de vecteur de progrès.
Qadiroun est un collectif qui ne prétend pas avoir la solution miracle
Il ajoute : « Qadiroun est un collectif qui ne prétend pas avoir la solution miracle mais qui propose de dépasser les clivages surfaits entre indépendants et partisans militants de partis et de la société civile car nous avons besoin de la structuration des partis comme du dynamisme sans rentrer de débat politique ».
Il ajoute: « Nous pouvons nous en sortir. C’est vrai que la Tunisie a eu des moments difficiles mais elle est capable de s’en sortir car on a surtout besoin d’un projet d’une ambition nationale. »
Taher Ben Hassine souligne que l’objectif fondamental est de constituer une grande force patriotique et démocratique.
Force est, aujourd’hui, de constater qu’il n’en a rien été à tous les niveaux socio-économique. Une crise profonde, un désespoir immense. Cela dit, les indépendants prouveront-ils qu’ils changeront la donne? Wait and see…