L’Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA) déposera une plainte judiciaire contre le Chef du gouvernement Youssef Chahed et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Slim Khalbous.
Dans un communiqué rendu public, hier 17 mars, le syndicat a accusé Slim Khalbous et Youssef Chahed d’ « irrespect de la constitution, des libertés syndicales et des droits de l’homme ». Également, le syndicat envisage de déposer une plainte auprès de l’Organisation Internationale du Travail « pour atteinte contre les libertés syndicales, le droit d’organisation et l’oppression des militants syndicalistes ».
Le syndicat IJABA persiste et signe
Par ailleurs, le syndicat a décidé de poursuivre « avec force et vigueur la grève administrative et appelle tous les universitaires chercheurs à s’y rallier ». Le syndicat minoritaire au sein des établissements universitaires tunisiens envisage, entre autre, d’organiser une campagne de retrait de confiance envers les Présidents des Universités « pour leur responsabilité dans la décision qu’ils ont prise du gel des salaires des universitaires chercheurs grévistes ». IJABA a taxé cette décision d’illégale, inconstitutionnelle, inhumaine et immorale.
Egalement deux actions sont prévues : une série de manifestations dans toutes les universités tunisiennes durant la semaine du 18 au 23 mars 2019 et un sit-in au siège du Ministère de l’Enseignement Supérieur à partir du lundi 25 mars 2019.
Il est à rappeler que le syndicat IJABA a boycotté les examens de la session principale du premier semestre suite à la non application de l’accord du 07 juin 2018. Cet accord porte sur l’élaboration d’un statut pour les enseignants universitaires tout grade confondu, la représentativité d’IJABA lors des négociations avec le ministère de tutelle et l’alignement des salaires conformément aux grades scientifiques.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a affirmé récemment que les enseignants universitaires d’IJABA ne représentent que 17% (2300) des enseignants syndiqués contre 47% (6400) des enseignants universitaires affiliés à l’UGTT et 36% d’enseignants universitaires non-syndiqués (4800). Le ministère a affirmé, dans un communiqué rendu public récemment, qu’il a prôné l’esprit du dialogue avec ce syndicat et a essayé de répondre à ses revendications. Le syndicat est représenté dans 72 établissements universitaires où il boycotte les examens.