Que faut-il penser de la course au pouvoir en vue des prochaines élections ? S’agit-il d’une démonstration de force parmi ceux les plus capables de mobiliser les foules à des meetings? Myriam Boujbel, députée du parti Machrou3 Tounes donne son point de vue.
Selon elle, elle ne devrait pas se dérouler dans l’hypermarché de la promesse politique où des chefs de rayon encravatés nous racontent tous les 5 ans que demain « on rase gratis » et où l’on découvre après coup que c’est toujours avec notre argent et qu’ils n’ont pas rasé grand-chose.
Elle souligne: « Ce que nous devons attendre d’un parti politique c’est qu’il entre en résonance avec son temps, parce que nous sommes en 2019, parce que nous sommes au cœur d’une révolution technologique comme il s’en est produit peu dans l’histoire de l’Humanité, parce que les enjeux qui touchent à notre environnement sont historiques et parce que la lecture de ce qui se passe aujourd’hui est une clé de réussite pour demain. »
Myriam Boujbel: « Besoin d’un modèle qui repose sur ce double impératif »
Selon elle, ce pays et ce peuple n’ont plus besoin qu’on les gouverne, ils ont besoin qu’on leur redonne le pouvoir de le faire. Et de poursuivre: » Nous avons besoin d’un modèle qui repose sur ce double impératif de libérer les énergies de tous ceux qui sont capables de transformer ce pays par leur créativité, leur action, leur entreprise, leur commerce, leur savoir faire, leur passion, leur mission, leur art… et en même temps, de protéger tous ceux que la vie a rendus plus vulnérables, parce que c’est l’honneur de notre République et parce qu’aucune civilisation ne peut se construire sur le rejet des plus faibles. »
Et d’ajouter: « Il faut choisir soigneusement aux prochaines élections celles et ceux qui sont capables de mettre en place cette transition entre deux mondes, en faisant fi des calculs politiques, des amitiés de campagne et de l’entre-soi idéologique. Il faut savoir mettre en place rapidement des solutions qui favorisent des améliorations tangibles, visibles pour chacun et donc pour tous ».
D’après Mme Boujbel, il faut mettre en place des réformes. Elle précise dans ce contexte: “ Réformer en profondeur et surtout s’assurer de l’effectivité de ces réformes et donc de leur exécution. (Optimiser les réformes, la technologie nous met à notre disposition des chiffres, des indicateurs clés, qui nous montrent sans aucune ambiguïté les goulots d’étranglement et les défaillances du système…) »
Autrement dit, il faut commencer par modifier la structure de la fonction publique pour qu’elle cesse de digérer toute impulsion politique qui ne lui revient pas.
Elle ajoute: « Il faut également des circonstances qui le permettent, parfois exceptionnelles, toujours inédites. Se pourrait-il que les différentes contestations de ces derniers mois nous en aient donné les raisons et finalement les moyens. C’est probablement le pari à faire, celui qui consiste à toujours voir derrière la menace une opportunité, celle, dans un monde en plein déséquilibre économique et démocratique, de faire de la Tunisie le berceau d’un nouveau modèle de société, plus équitable, plus raisonnable, plus équilibré, plus humain… Et où la logique de compétence l’emporte sur celle de l’ancienneté. »
Et de conclure: « Soyons conscients que si nous demeurons les réparateurs de nos vieux systèmes plutôt que les inventeurs d’un nouveau modèle de société, le pire nous est promis, et il approche. Ne soyons pas pessimistes, soyons réalistes et avertis. Soyons patriotes ! »