Pour les Tunisiens, la qualité des services bancaires arrive en 3ème position parmi les critères de choix d’une banque. Cela confirme le besoin des consommateurs à des meilleurs services bancaires à moindres coûts.
Toutefois, l’OTIC (Organisation tunisienne de l’information du consommateur- ONG) a récemment appelé la Banque centrale de Tunisie (BCT) à appliquer la loi sur les banques qui facturent les services bancaires gratuits et les appeler à cesser d’augmenter les tarifs des services bancaires. Selon l’OTIC, cette augmentation a dépassé, depuis2011, pour certaines banques les 43%.
Les expériences dans d’autres pays ont montré que les Fintechs (technologies appliquées à la finance) pourraient être la meilleure solution pour améliorer davantage les services bancaires à moindre coût. Des études réalisées par l’Institut tunisien de la consommation (INC) ont montré que les Fintechs baissent les tarifs et améliorent la qualité des services.
Présent lors d’un débat sur les Fintechs et les besoins des nouveaux consommateurs Ahmed Al Karm, président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), a confirmé ce constat.
Mais cela est-il aujourd’hui possible dans un pays où 60% de la population ont un compte postal, seulement des Tunisiens sont bancarisés, 80% des cartes bancaires sont utilisées pour retirer de l’argent en espèces et 0.6% des transactions sont électroniques ?
Digitalisation des banques
Ahmed Al Karm a présenté une stratégie de cinq axes à condition d’augmenter les taux des transactions électroniques à au moins 5% et réaliser un saut de rupture en matière des TIC surtout avec une génération de plus en plus connectée.
L’utilisation de l’internet pourrait aider à éviter le contact direct entre le consommateur et les banquiers. Cela nécessite la digitalisation des banques et la révision des modes de paiement et l’amélioration des systèmes d’information.
Ahmed Al Karm propose aussi d’encourager l’inclusion financière pour faire des Tunisiens des citoyens modernes à travers l’interbancabilité, des opérations techniques ouvertes, des opérations simples et l’interopérabilité.
Le président de l’APTBEF recommande d’encourager davantage les startups innovantes actives dans le domaine de la Fintech qui s’inscrit dans une dynamique universelle et dans un cadre de complémentarité avec la finance classique.
Enfin, Ahmed Al Karm a rappelé la création d’une filière Fintech au sein de l’APTBEF pour un meilleur service aux consommateurs.
Aller vers l’open banking
Certes, la réussite de la Fintech exige d’abord l’arrêt de l’utilisation des moyens classiques (mandats et autres), le développement d’une infrastructure adéquate, le développement de l’open banking, la réduction des frais pour les commerçants et surtout de passer à l’instantanéité pour permettre aux consommateurs tunisiens d’aller vers d’autres banques en moins de 24h.