Le secteur de la santé publique fait face à des difficultés de taille, de même que son image a fortement été ternie aux yeux des Tunisiens. Un fait confirmé par un sondage d’opinion réalisé par le bureau d’étude Sigma Conseil.
En effet, selon les résultats de l’enquête, 74.9 % des sondés déclarent avoir une mauvaise image des établissements sanitaires, contre 24.6% qui déclarent en avoir une bonne image.
A la question : « Avez-vous le sentiment qu’au cours des 8 ans post-révolution, le système de santé en Tunisie s’est amélioré ou s’est dégradé ? », 81% des participants à l’enquête estiment que le système de santé s’est dégradé. Alors que 8.7% déclarent avoir le sentiment que le système de santé s’est amélioré.
Les sondés ont été par ailleurs invités à décrire le secteur de la santé publique en quelques mots. A cet effet, 49% répondent qu’il est en mauvais état général, tandis que 18.5% estiment que ce secteur est synonyme de saleté et de pénurie de médicaments (14%). Ils estiment à 13,3% que le secteur de la santé publique rime avec manque de médecins intègres / compétents et à 13% avec manque d’équipements.
Quant aux avis relatifs aux services et prestations fournis par les hôpitaux et centres de santé publique, les sondés déclarent avoir une mauvaise image de la disponibilité des médicaments (87.3%), de la propreté et des équipements (77.4%) et des délais d’attente (76.8%).
Ils déclarent néanmoins avoir une bonne image du staff médical et paramédical à 55.4% et des compétences du staff médical à 79.7%.
Les problématiques relatives à la santé publique sont nombreuses, l’heure est à la remise en cause et à la recherches de solutions. Le champs d’action est vaste, mais quelles mesures prendre, sans prise de conscience que la santé est un secteur vital de la société ? Cela semble échapper aux décideurs politiques actuels qui n’ont aucun regret à faire baisser tous les ans le budget alloué à la santé.
Comment envisager un meilleur avenir dans un secteur gangrené par la corruption et sclérosé par une administration qui prouve jour après jour son incompétence, notamment en matière de gouvernance ?
L’absence de mesure incitatives visant à encourager les praticiens à évoluer dans les déserts médicaux, l’APC (activité privée complémentaire) et ses innombrables dérives, l’exode des soignants qui fuient des conditions de travail désastreuses, reflètent une absence de visibilité et un immobilisme déconcertant.
L’affaiblissement de la santé publique est à l’image du pays, laissé à la dérive et qui met au second plan l’application de la loi.