L’intervention du Chef de Gouvernement Youssef Chahed, lors du Tunisia Digital Summit, a été l’occasion de l’annonce de plusieurs mesures concernant la digitalisation.
En effet, il a déclaré que le TDS a été « l’occasion de mettre en place au sein du gouvernement une habitude. Celle de la Semaine de l’économie Digitale. Le vendredi, nous décernerons le premier label du Startup Act à la technopole de la Ghazela ».
Il a ajouté que « les entreprises et les professionnels qui interviennent dans le secteur du digital le font avec la force de l’innovation et de la création. Avec de petits moyens, ils inventent des applications qui bouleversent la vie du citoyen. La Tunisie n’est pas riche de ses ressources naturelles, mais l’est par l’intelligence de son peuple. La volonté, l’énergie et l’intelligence des jeunes tunisiens peuvent sortir notre pays de ses difficultés actuelles. Je salue cette jeunesse créatrice, source d’espoir pour tous les Tunisiens. Le gouvernement sera toujours présent pour eux. »
La digitalisation : enfin, des mesures concrètes !
D’après le Chef du Gouvernement, une grande importance a été donnée à l’économie numérique depuis deux ans. Et malgré les difficultés, le gouvernement a essayé de créer un écosystème favorable.
Il a ensuite parlé de toutes les mesures mises en place ces dernières années en matière de digitalisation :
« Notre première action a été de nous attaquer au vide juridique existant dans le Startup Act. La Tunisie est le premier pays arabe et africain à avoir mis en place un cadre légal qui encourage l’innovation et la création », a-t-il poursuivi.
En effet, pour booster ce secteur, des mesures incitatives ont été incluses dans la loi de finances 2019, comme par exemple la baisse de la TVA de 19 à 7% pour les abonnements ADSL.
Une nouvelle mesure importante de la part de la Banque centrale est celle du decashing. A partir du 1er Juin, les paiements cash au-delà d’un montant de 10.000 dinars ne seront pas acceptés, sauf s’il existe une traçabilité de ces fonds. Cette mesure est destinée à mettre un terme à l’évasion fiscale et à lutter contre la corruption.
Le Chef du gouvernement a ensuite déclaré : « Tous ces efforts ont été réalisés parce que nous sommes fermement convaincus que le numérique constitue le meilleur choix pour la Tunisie. C’est même une opportunité, car la Tunisie a les meilleures prédispositions pour la digitalisation avec le niveau de formation de ses jeunes dans ce domaine ».
« D’ailleurs, la numérisation est la meilleure arme pour lutter contre la corruption. A partir de septembre prochain, tous les achats publics des ministères et de toutes les entités publiques passeront par le TUNEX.
Et n’oublions pas la réussite de l’inscription à distance, l’année dernière 900 000 élèves ont fait leur inscription à distance. Pour la rentrée prochaine, l’inscription à distance concernera les élèves du primaire et du secondaire et nous espérons que ce chiffre atteindra les deux millions.
Au sein de l’enseignement supérieur, nous avons lancé une carte d’étudiant intelligente car elle sert aussi de moyen de paiement », a-t-il informé.
Un budget important pour le programme E-santé
Les dernières mesures citées par le Chef du gouvernement ont concerné le programme e-santé :
« Dans le secteur de la santé, le programme e-santé détient une enveloppe de plus de 10.000 dinars pour la prise de rendez-vous à distance qui va démarrer au mois d’avril. La télémédecine va démarrer dans quelques jours dans certains hôpitaux.
Aussi, la distribution automatique de médicaments à l’hôpital Habib-Thameur a réduit de 30% le coût des médicaments. Le dossier médical digitalisé et sécurisé pour tous les patients.
Le 20 avril, la carte vitale « Labess » sera lancée, ce qui va simplifier les procédures au sein de la CNAM. Chaque Tunisien pourra suivre en toute transparence l’évolution de son dossier. 900 000 cartes sont en cours d’émission pour les familles à faible revenu. Leur prise en charge sera plus simplifiée.
Pour conclure, Youssef Chahed a mis l’accent sur l’importance d’améliorer la relation du citoyen tunisien avec les administrations tunisiennes.
Malgré les résistances aux changements et les difficultés qui existent, le gouvernement propose des solutions concrètes pour améliorer le quotidien du citoyen tunisien et éviter en même temps la fuite des cerveaux. D’après lui, ce sont les Tunisiens eux-mêmes et surtout les jeunes qui doivent être les initiateurs du changement et pas seulement le gouvernement.