Les soupçons de corruption se confirment de jour en jour, dans le secteur de la santé et la lutte pour y faire face s’intensifie.
Le dernier cas en date est celui d’une structure de contrôle des médicaments. Il s’est avéré qu’elle a fourni au ministère de la Santé de fausses données techniques.
L’évaluation de demandes d’octroi de licences de mise sur le marché faites par des laboratoires pharmaceutiques a révélé cette affaire. Des incohérences ont été relevées dans les données techniques de bio équivalence fournies par une structure de contrôle étrangère.
A cet effet, une équipe pluridisciplinaire a été immédiatement chargée d’examiner la conformité des essais cliniques aux normes internationales et la crédibilité des données techniques pour cette structure. En raison de la non fiabilité des données fournies par la structure en question, le ministère de la Santé a décidé la suspension temporaire des licences de mise sur le marché et le retrait de 55 médicaments.
La Pharmacie centrale a par ailleurs pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la fourniture de médicaments similaires. Elle a évité toute possibilité de perturbation de l’approvisionnement en médicaments suite aux mesures prises dans ce contexte.
Mise en place d’une plateforme pour lutter contre la corruption
Le ministère de la Santé affirme avoir mené des procédures judiciaires à l’encontre de toutes les parties et les personnes impliquées dans cette affaire. « Les efforts du gouvernement pour lutter contre la corruption, tant dans le secteur de la santé publique que privé, et son souci constant d’assurer la santé des citoyens, sont confirmés », lit-on dans un communiqué officiel.
Ainsi la lutte contre la corruption s’organise et s’intensifie avec la création d’une plateforme mise à la disposition des intervenants dans le secteur de la santé. Ainsi tout citoyen peut dénoncer tout cas de corruption supposé ou avéré dans les hôpitaux. Cette plateforme en ligne ayant été conçue avec l’appui du MEPI (Middle East Partnership Initiative) organisme américain de soutien à la société civile en Tunisie.
Il est par ailleurs précisé que la procédure est anonyme et qu’il est possible d’y joindre un fichier ou une vidéo qui appui ou documente la dénonciation.
Une page Facebook qui porte le nom du mouvement « Balance ton hôpital » a également été créée à l’initiative de l’Organisation des Jeunes Médecins Tunisiens. Un espace virtuel permettant de relater des faits ou publier des preuves mettant la lumière sur les conditions de travail dans les hôpitaux publics tunisiens.
La débâcle de la santé publique en Tunisie n’est pas le fruit du hasard, la corruption qui ne se cache plus désormais y est pour beaucoup. Il est temps donc de mettre en place des mesures pérennes et durables afin d’enrayer enfin ce fléau grandissant qui gangrène le secteur de la santé.